Pourquoi et comment vos chèques sont fichés

L’INSEE vient de publier – août 2015- une étude intitulée : Enquête budget famille particulièrement riches d’enseignements. Cette étude concerne globalement le niveau de vie des ménages guadeloupéens sur une période de 10 ans comprise entre 2001 et 2011. Les chiffres sont franchement encourageants et viennent infliger un démenti cinglant à tous ceux qui à l’unisson ont embouché leurs trompettes de sinistrose pour tenter d’installer dans les esprits une chimérique morosité. Qu’ils appellent sûrement de leurs vœux. En réalité, le niveau de vie des Guadeloupéens n’a pas cessé de progresser, et ce progrès est réellement significatif. Ainsi selon l’INSEE, le niveau de vie a augmenté de 52 % de 2001 à 2011. Même s’il est encore inférieur de 40 % à celui de l’Hexagone, c’est une progression importante dans un contexte économique mondial où les taux de croissance des pays les plus performants sont plutôt dérisoires et où on évoque encore les séquelles de la crise économique et financière qui a secoué le monde en 2008. Or, si l’on en croit les chiffres de l’INSSE, les Guadeloupéens n’ont pas subi les affres de la crise au cours de ces dernières années. Bien au contraire, le revenu disponible des ménages a progressé de 33 % et le revenu disponible médian d’un ménage s’élève sur la période concernée par l’enquête à 18 720 euros/an. Ce bon chiffre s’explique en partie par la baisse de la taille des ménages. Aujourd’hui les Guadeloupéens font moins d’enfants qu’il y a 15 ans. 2,4 enfants par ménage au lieu de 2,8 en 2001. Autre bon chiffre de l’enquête : le taux de pauvreté qui a globalement diminué de 2,9 % sur la période 2001/2011. Il s’établit à 19,4 %. Ce qui représente tout de même 77 000 Guadeloupéens concernés par la pauvreté. C’est encore beaucoup trop, puisque c’est bien plus que dans l’Hexagone, mais moins que la Martinique qui affiche un taux de pauvreté de 21,1 % et beaucoup moins que la Guyane qui elle culmine à un taux de 44,3 %. Globalement les ménages guadeloupéens ont bénéficié d’une hausse de leur pouvoir d’achat de +1,7 % en moyenne annuelle. Des gains qui ont surtout profité aux ménages modestes. En revanche, les plus pauvres ont subi des pertes de pouvoir d’achat. Nous sommes loin du scénario catastrophe qu’on tente de nous faire gober. Certes ce progrès est réalisé dans une économie fragile qui dépend beaucoup de la commande publique et de la consommation. Mais le mécanisme fonctionne et les chiffres de l’INSSE démontrent que bon an mal an, les collectivités ont injecté de l’argent dans le circuit économique pour soutenir l’activité. Par ailleurs, l’amélioration du niveau de vie induit également une amélioration de la qualité de vie des Guadeloupéens avec un confort et un taux d’équipement des ménages en hausse. Par ailleurs, l’économie marchande prend elle aussi sa part dans cette amélioration. Même si la structure économique du pays héritée du système colonial engendre encore dans de nombreux secteurs une absence totale de concurrence qui débouche sur des prix exorbitants. C’est le cas notamment dans le secteur de l’automobile et des pièces détachées. Cela dit tout n’est pas rose. Le taux de chômage est encore bien trop élevé même s’il faut moduler le chiffre officiel à la baisse compte-tenu de la proportion importante de djobeurs dans le pays. Les jeunes diplômés ne trouvent pas toujours en Guadeloupe un emploi et choisissent l’exil. Et c’est peut-être le problème le plus grave et le plus urgent à résoudre. Car un pays qui se vide de sa jeunesse formée et éduquée est un pays qui ne maîtrisera bientôt plus son destin. Pour autant, il faut arrêter de crier misère à tout bout de champ, faire comme si nous vivons la période la plus noire de notre histoire. Demandez à nos parents pas forcément ceux du Tan Sorin ce qu’ils en pensent. Eux qui n’avaient ni RSA, ni allocation-chômage, ni sécurité sociale, ni la pilule et où l’avortement était encore un crime. Et j’en passe !

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