En avril, l’usine géothermique de Guadeloupe a annoncé l’achèvement d’un nouveau puits qui entrera en production d’ici 2025. Grâce aux sources d’eau chaude de Bouillante, l’usine de géothermie contribue actuellement à 6 à 7% de la consommation d’électricité en Guadeloupe.
Une partie des 4,5 mégawatts (MW) produits provient de l’installation de 1986, tandis que 10 MW proviennent de l’installation de 2004. Le puits de 2025 remplacera l’installation la plus ancienne et devrait doubler sa capacité pour atteindre 10,5 MW.
Pas d’autonomie énergétique en 2023
En 2025, la Guadeloupe prévoit d’atteindre une capacité de +10 MW au lieu des +14 MW initialement prévus pour 2023, ce qui ne respecte pas la loi de transition énergétique et les objectifs de la programmation pluriannuelle de l’énergie sous la responsabilité de la Région.
L’autonomie énergétique prévue pour 2030 avec des jalons intermédiaires de 50% d’énergies renouvelables (EnR) en 2020, 84% en 2023 avec l’installation de +332MW, et 98% avec l’installation de +516 MW d’EnR supplémentaires en 2028 risque de ne pas être atteinte.
En 2017, seuls 6% de l’électricité en Guadeloupe étaient produits à partir d’EnR, et ce chiffre stagne à 35% aujourd’hui. De plus, la part des EnR produites à partir de ressources locales initialement prévue à 82% en 2028 risque de n’atteindre que 57% selon les spécialistes.
Une énergie propre, moins chère
Non polluante, renouvelable, disponible 24 heures sur 24, compatible avec le tourisme en raison de sa faible emprise foncière, résiliente aux cyclones, les atouts cités au nom de la géothermie sont plus nombreux que les nuisances dénoncées (odeurs soufrées).
« On a la chance ici d’avoir de l’eau chaude pas très profonde. À 1 200 ou 1 400 mètres. En France (hexagonale), on a de l’eau chaude à 280°C, mais elle est à 5 000 mètres. Un puits, c’est 30 millions d’euros, et pour faire une ligne, il faut trois puits minimum. Donc après, c’est plus rentable du tout. On n’arrive plus à revendre l’électricité » explique François Joubert. Actuellement, l’électricité issue de la géothermie se vend à EDF environ 40% moins cher que les autres énergies.
Malgré les avantages mis en avant, la troisième unité de géothermie est confrontée à des difficultés. À l’heure actuelle le « projet n’a pas abouti en raison de difficultés d’exploitation« , de « problèmes fonciers » notamment, indique-t-on à l’Ademe. « Il est difficile d’indiquer une puissance réellement envisageable pour ce site« , selon la même source interrogée par Guadeloupe la 1ère. François Joubert, directeur de l’usine géothermie de Bouillante vise tout de même d’ « atteindre 20% [des EnR de Guadeloupe] d’ici 2035 » avec la troisième unité de production.
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