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Bruxelles vaut-il une messe ?

Les parlementaires guadeloupéens sont outrés par la nouvelle loi électorale voulue par le gouvernement et qui régira les prochaines élections européennes. Les circonscriptions régionales sont supprimées, partant, celle dédiée aux Dom. Nos élus crient à l’injustice. Le gouvernement répond en creux que cette élection est désertée par les électeurs de nos régions. En d’autres termes : « De quoi vous plaignez-vous, cela ne vous intéresse même pas ». L’argument est faible, voire hypocrite. La suppression de la circonscription Dom qui pourrait élire un ressortissant domien éloignera encore plus les électeurs des urnes. Ce n’est pas le souci du gouvernement.

La nationalisation du scrutin est une manière de permettre au parti En Marche d’Emmanuel Macron de ne pas batailler au niveau local, là où le jeune parti, n’a pas d’appareils rodés et de leaders du cru. La crainte c’est de voir cette élection se transformer en vote sanction pour le gouvernement. L’objectif c’est de cantonner le scrutin à un match entre proeuropéens et eurosceptiques. Au PS comme chez Les Républicains, il y a des clivages à propos de l’Europe. On peut être anti-Macron et proeuropéen. Cette mouture permet au gouvernement d’échapper à un résultat médiocre du scrutin. C’est une tactique politique. C’est de bonne guerre aussi.

Quant à la probable disparition des Domiens du Parlement européen, il n’y a pas de quoi écraser une larme. Ceux qui jusqu’ici nous ont représentés à Bruxelles se sont-ils illustrés dans la défense de nos territoires que ce soit sur le chlordécone, la banane, ou autre ? Blaise Aldo au moins a eu le mérite de mettre à toutes les sauces l’Europe dès qu’il prenait la parole. Les Guadeloupéens savaient qu’il y a une instance européenne dont les décisions pouvaient les impacter. Depuis, il n’y a guère eu de retour de nos parlementaires domiens installés à Bruxelles. Les Guadeloupéens n’ont pas beaucoup vu patrice Tirolien par exemple. Combien de fois est-il venu exposer à ses électeurs les dossiers qu’il défendait ? Ce sont les fonds européens qui financent nos infrastructures qui nous impactent au premier chef. Il n’est pas sûr que nos députés domiens aient eu une quelconque influence sur le sujet.

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