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Notre regard sur le monde

Un de nos lecteurs, par ailleurs excellent ami du Courrier de Guadeloupe, m’a fait part la semaine dernière de son étonnement de me voir traiter en éditorial la crise syrienne, et plus précisément le débat devenu international, concernant le bien-fondé de punir ou non Bachar al-Assad pour l’emploi d’armes chimiques, dans le conflit qui oppose l’armée syrienne aux rebelles. Je voudrais dire pour commencer que ce qui se passe en Syrie est suffisamment grave et important pour intéresser tous les citoyens du monde à une époque où aucune région ne vit plus en autarcie. Internet oblige. Et l’intérêt est d’autant plus amplifié quand il s’agit d’un média, dont le métier est d’informer. Je connais la réponse toute trouvée à cet argument : il faut laisser cela à la presse nationale. Au Monde, à l’Express, au Nouvel Observateur etc. distribuée et disponible dans les kiosques en Guadeloupe. Cette sortie est pleutre, elle relève de la paresse intellectuelle, et nous classe tout de suite dans la catégorie des citoyens de seconde zone. Ceux dont la pensée est formatée par l’intelligentsia parisienne. Y compris lorsqu’il s’agit de l’information. Pour tout dire, c’est carrément nul. Je revendique au contraire haut et fort pour tous les Guadeloupéens et singulièrement pour ceux qui exercent le métier d’informer, non pas le droit mais le devoir d’avoir une vision, une analyse qui leur soit propre sur les grands dossiers du monde. La raison a beau être universelle, les points de vue sont différents selon qu’on soit au Tonkin, dans la corne de l’Afrique, à Zanzibar, à Bruxelles ou à New-York. Si les grandes capitales économiques dominent déjà le concert international en décidant des grandes idées qui agitent le monde. Si leurs médias martèlent à profusion leur pensée souvent unique parfois inique, la moindre des choses pour nous, c’est de pouvoir conserver notre autonomie de pensée. Les voix dissonantes participent souvent à une harmonie plus complète et mieux charpentée, y compris en musique. Pour revenir à notre ami, je dois dire qu’il a de lui-même reconnu que le point de vue que je développais dans mon éditorial sur l’emploi des armes chimique en Syrie et l’intervention de troupes française et américaine son éventuel corollaire, était singulier et qu’il n’avait trouvé nulle part une telle analyse. En conséquence chaque fois qu’un événement dans le monde ou en France hexagonale nous interpellera, pour peu qu’au Courrier de Guadeloupe nous ayons un avis argumenté à exposer, nous le ferons. C’est notre engagement et notre vocation. Toute notre vocation.

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