À l’approche des élections régionales prévues le 20 juin prochain, un climat feutré prévaut en Guadeloupe. Le contexte sanitaire y est sans doute pour quelque chose. À trois mois de l’échéance, on pourrait croire que les états-majors somnolent. La population ne connaît pas encore la transe électorale. Par ces temps d’épidémie, elle est bien plus inquiète de son intégrité physique et psychique, que de la figure qui conduira les destinées de la Région. Des candidatures sont cependant annoncées. Celle d’Alain Plaisir au nom du Cippa par exemple. Certaines tiennent de l’évidence. Celle d’Ary Chalus, président sortant. Les autres ont plus de mal à se mettre en ordre de marche, même si en coulisse, ils s’agitent, échafaudent des stratégies, sondent concurrents et adversaires, réunionnent plus qu’il n’en faut. Au vrai, il s’en passe des choses. Guy Losbar vient de jeter un pavé dans la mare. Alors que son attachement à Ary Chalus semblait indéfectible, le voilà à bomber le torse et à signifier que le GUSR pourrait bien s’aligner tout seul au départ. Il prend le soin de préciser pourquoi son parti est légitime à concourir. Plus de maires, plus de communautés d’agglomérations, plus d’élus, plus de militants. On aurait presque envie de lui dire pourquoi ne pas soumettre sa décision tout suite à la convention qui, au jour J n’aura plus qu’à l’entériner ? Max Mathiasin lui aussi est sur la brèche. Il flirte assidûment avec le Paré, cherche à capter l’énergie de la Frapp aux Abymes, se veut l’ambassadeur de quelques élus du PPDG qui n’en compte pas beaucoup. L’objectif c’est sûrement d’amener le PS à le rejoindre. Un PS qui n’est pas du tout sur cette longueur d’onde. Josette Borel-Lincertin a pris du temps avant de se décider. Aujourd’hui elle est convaincue qu’elle doit y aller. Tous ces leaders potentiels se targuent de rallier sous leur bannière le rassemblement politique le plus large. À l’heure des négociations entre appareils politiques, c’est d’un bon aloi. Toutefois ce ne sont pas les accords de parti qui feront l’élection. Ils peuvent décourager certains, rengorger d’autres. Mais c’est l’équation personnelle du candidat tête de liste qui pèsera le plus dans la balance. À l’heure du dépouillement des urnes, le peuple dira combien de voix pèse Mathiasin, Chalus, ou Borel-Lincertin. Il aura fait fi des combinaisons de partis.
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