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La Générale des eaux, le retour

La crise au CHU qui menace de se transformer en crise sociale, le bras de fer entre les élus et le préfet à propos des modalités de dissolution du Siaeag sont deux sujets brûlants qui font d’août 2019 une période de vacances pas tout à fait identiques aux autres années. L’actualité, en berne à pareille époque de l’année n’a jamais été aussi fournie. Le tour cycliste de Guadeloupe qui chaque année offre aux Guadeloupéens un moment d’évasion n’aura peut-être pas cette fois le même effet cataplasme. D’autant qu’en l’absence d’un Boris Carène, cette compétition ne suscite pas la même ferveur qu’en 2018. La Guadeloupe n’est pas confrontée à une situation nouvelle. Les mêmes problèmes perdurent depuis longtemps. Ils sont le fruit d’un dysfonctionnement général qui, a force, a fini par s’ériger en norme. « La Guadeloupe dysfonctionne normalement » disait déjà Alain Espiand. Le tout premier secrétaire général des Moyennes et petites entreprises (MPI) homme d’esprit, s’exprimait de cette façon, il y a trente ans. Sur cet aspect, rien n’a changé. En revanche, à force d’empiler les accommodements et les passe-droits, la situation est devenue inextricable.

Ce qui a changé aussi, c’est l’attitude de l’État. Il y a eu Lucette Michaux-Chevry et Jacques Bangou. Les deux ont été matés en moins de six mois. Aujourd’hui, le préfet entend imposer aux élus sa vision sur le dossier de l’eau. À ces derniers on peut reprocher laxisme, incohérence, atermoiements et dissensions. L’ex-président du Siaeag est accusé de s’être adonné à des dépenses excessives. Soit. Qui a contribué à l’assèchement des recettes du syndicat intercommunal ? Quelle est cette multinationale leader mondial de l’eau qui n’a pas facturé les abonnés pendant trois ans sous prétexte d’être empêché par un logiciel défectueux. La Guadeloupe seule contrée allergique à ce logiciel de facturation ? Comment peut-on exercer un contentieux — à la charge du SIAEAG — lorsqu’il n’y a pas de facturation dévolue à la Générale des eaux. Il se murmure ici et là, que la multinationale française sous une forme ou une autre, serait de retour. En grand sauveur d’une catastrophe qu’elle a contribué à générer. La Guadeloupe continue à dysfonctionner… normalement.

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