Le paysage politique français continue lentement mais sûrement à se recomposer. Cette refonte sera complètement aboutie lorsque l’UMP sera revenue à son juste périmètre. C’est-à-dire à l’idée et plus globalement à l’héritage du gaullisme. Ce périmètre peut toutefois être large, si l’on se fie aux critères économiques, mais plus circonscrit si l’on se réfère seulement aux valeurs. Quelle commune mesure y a-t-il entre un Pierre Méhaignerie et un Jean-François Copé, sinon l’adhésion commune à une économie libérale ? En tout cas sûrement pas le discours sur les croissants et le pain au chocolat. Le coup de Trafalgar auquel on assiste aujourd’hui avec l’élection à couteaux tirés du président de l’UMP constitue un puissant accélérateur du mouvement de désagrégation qui est en train de s’opérer. Parce qu’au-delà de l’absolue unité factice d’un parti, initiée sous la férule de Jacques Chirac et d’Alain Juppé, et imposée ensuite de façon autoritaire par Nicolas Sarkozy, il était évident que le corset devenait trop étroit pour certains. Officiellement, il s’agissait d’afficher la réunion de la grande famille politique de droite, toutes sensibilités confondues. Dans les urnes cela s’avère souvent payant. Mais en réalité, il fallait surtout annihiler toute velléité d’ambition personnelle venue du centre droit, histoire d’éviter un nouvel épisode Giscard d’Estaing. Pour en être sûr, l’UDF fut pulvérisée avec la complicité de ses propres membres dont certains n’ont pas hésité à aller à la soupe. À l’exception notable de François Bayrou qui a eu le tort d’avoir raison avant tout le monde. Mais l’explosion de l’UMP est une avancée démocratique. Pour le parti lui-même, mais aussi pour toute la société française. Certaines personnalités ont déjà quitté le navire d’autres suivront surtout si la guerre au sommet entre Copé et Fillon s’éternise. Le centre droit va retrouver un espace et les majorités auront plus de chances de se construire sur des idées, ou des projets. Reste toutefois à savoir comment se comportera l’aile dure du parti, symbolisée par Jean-François Copé. Son espace au centre se réduisant, va-t-elle continuer à se droitiser au risque d’emboîter de plus en plus le pas au Front national ? Wait and see. En attendant, ce n’est pas l’épisode qui se joue actuellement au niveau national qui fera du bien à la droite guadeloupéenne. Décidément c’est une mauvaise passe qui dure…

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