Le député européen d’extrême droite Rody Tolassy (à droite photo ci-dessus), était en Gest à la Chambre des métiers des Antilles-Guyane. Une visite présentée par l’institution ce 23 novembre comme une « rencontre constructive au Raizet ». Les photos publiées sur les réseaux sociaux montrent des échanges chaleureux entre Rody Tolassy, également délégué régional du parti de Marine Le Pen, et les responsables consulaires, dont Simon Vainqueur, le président (à gauche photo ci-dessous) et Franck Lasserre le trésorier (à droite photo ci-dessous).
Selon le communiqué de la Chambre, les discussions auraient porté sur des dossiers prioritaires liés à la valorisation de l’artisanat guadeloupéen au niveau européen. Mais la connivence et la complicité affichées avec le représentant d’un parti qui promeut une idéologie xénophobe et discriminante selon les origines ou la religion, sont à contre-courant des valeurs d’ouverture que l’artisanat revendique.
« Nous avons à cœur de voir chaque enfant du pays s’engager pleinement dans la défense de ce secteur essentiel pour notre économie et notre identité » indique la Chambre. Si cette déclaration peut paraître inspirante au premier abord, elle entre en réalité en collision frontale avec la réalité sociale provoquée par l’extrême droite dans la vie de tous les jours.
Au motif qu’il est un « enfant du pays », Rody Tolassy n’en est pas moins comptable des effets sur le terrain, dans les rues et recoins de France, de l’idéologie du parti qu’il défend. Il ne peut ignorer les discriminations et les discours xénophobes de l’extrême droite qui fragilisent précisément tant d’enfants du pays. Les associations antillaises basées en région parisienne ne manquent pas d’alerter sur les difficultés croissantes des communautés ultramarines face à la xénophobie décomplexée.
On ne peut pas, en même temps, faire corps avec le deuil des proches de Merick Mathoré mortellement agressé à Besançon et de l’autre accueillir tout sourire n’importe quelles idéologies au motif qu’elles sont promues par un enfant du pays.
À vouloir tresser des lauriers à ceux qui brandissent des épines, et transformer son institution en un atelier des paradoxes, la Chambre risque de se perdre dans des assemblages impossibles. Les valeurs d’ouverture ne cohabitent pas avec celles de l’exclusion.
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