Tous aux urnes !

Je me suis rendu à plusieurs conférences à l’occasion de ce premier tour des municipales. J’ai vu et entendu de grands, des moyens et des petits candidats. À Pointe-à-Pitre, Goyave, Baie-Mahault, Morne-à-l’Eau, Lamentin, Sainte Rose, Abymes, Basse-Terre. La fréquentation des réunions est inégale. Certaines attirent plus que d’autres. C’est indéniable. Même s’il faut toujours garder à l’esprit que le déplacement organisé des troupes fait partie de la logistique. Or seuls ceux qui ont les moyens peuvent se payer ce supplément de propagande. D’une manière générale, les discours sont plus policés qu’il y a encore une dizaine d’années, même s’il est de bon ton de lancer quelques piques à l’adversaire. Quelques dérapages tout de même surtout de la part des candidats qui ont la sensation de perdre pied. Mais c’est loin d’être la règle. Les orateurs ne sont pas toujours au niveau. Mais les gens attendent patiemment leur leader. J’ai entendu quelques vrais tribuns, des gens qui ont à la fois le souffle, le ton, le verbe et la formule. Ils clament plus qu’ils ne parlent. Ils assènent un flot continu de paroles. Pas seulement des formules toutes faites ou des fadaises. Ce n’est pas vrai. Tous les candidats qui se mettent derrière un micro ne sont pas des còk a bèl pòz, des ignares, des hâbleurs ou des bonimenteurs. Certains y croient vraiment. C’est seulement après qu’ils changent. Une fois élus. Ce n’est pas vrai non plus qu’il n’y a pas de programmes, pas de projets ou alors qu’ils se ressemblent tous. Cela, c’est le jugement systématiquement sévère des journalistes trop enclins à exiger des politiques une excellence qu’on ne retrouve pas ailleurs dans notre pays. Or, la classe politique n’est que le reflet de notre société. Ni exécrable ni au pinacle. J’ai entendu des choses fort intéressantes sur l’art et la manière d’inciter les entreprises à venir s’installer dans la commune, des idées originales sur la prise en compte des personnes âgées et de la petite enfance. J’ai souvent entendu parler de budgets et de moyens contraints. Des discours sensés. Et puis de temps en temps le summum. Lorsque soudain on sent à la fois chez l’orateur et chez l’assistance monter l’envie, l’élan, la ferveur. On peut avoir quelque respect pour ceux qui ont choisi en toute sincérité de s’adonner à la chose publique. Tous aux urnes !

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