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Les régionales en ligne de mire

Le second tour des élections municipales a confirmé la forte tendance qui s’était dégagée au premier. En Guadeloupe, la politique se joue à gauche. La droite, toute la droite, a été boutée hors du terrain de jeu. Le match fut une confrontation entre Parti socialiste et GUSR. Le PPDG est en sursis. À Saint-François, ce qui en restait s’est dilué dans la guerre picrocholine que se sont livrés Jean-Luc Perran et Sophie Péroumal. Le PS a réalisé de belles prises : Basse-Terre, Vieux-Habitants, Terre-de-Haut. Sainte-Rose, Deshaies, Baillif ont résisté. Le GUSR a conquis Morne-à-l’Eau, Saint-François, Gourbeyre, Pointe-Noire, Trois-Rivières. Mais a échoué à Saint-Louis-de-Marie-Galante et enregistré une déculottée au Gosier. Les résultats de Pointe-à-Pitre et de Port-Louis sont difficiles à cerner. Harry Durimel se réclame des écologistes et Jean-Marie Hubert est catalogué indépendantiste. Ils ont toutefois bénéficié du soutien du GUSR. Jean-Luc Mélenchon considère que l’élection qui compte au niveau national est la présidentielle. On pourrait dire de même de l’élection régionale au niveau de la Guadeloupe. Du coup, la tentation de projeter les résultats des municipales sur les régionales est grande. Or, l’insensé serait de croire qu’elles seront la suite du match PS/GUSR. Ce ne sont pas les maires qui font l’élection régionale. Sinon Lucette Michaux-Chevry aurait gagné en 2004 et Victorin Lurel en 2015.

L’équation personnelle du candidat transcende les bastions et les organisations politiques. Tout puissant qu’il soit, un parti ne peut se contenter de sa forte présence sur le terrain. De ses rangs doit émerger un candidat crédible qui rassemble les suffrages. À huit mois des élections régionales – à condition que le calendrier électoral ne soit pas bousculé – ceux qui nourrissent une quelconque ambition pour le mandat de président de Région ont intérêt à s’y préparer d’ores et déjà. 2021 n’aura pas non plus la même configuration que 2015. Ary Chalus avait constitué une liste ou on retrouvait le GUSR, la droite, les indépendantistes. Aujourd’hui la droite est dans les choux. Les indépendantistes ne valent que par quelques personnalités. Résultats : Ary Chalus se retrouve face à un GUSR que les municipales ont renforcé. Guy Losbar va-t-il franchir le rubicond et tenter de ravir la Région à Ary Chalus ? Que feront les socialistes ? Les jours à venir s’annoncent passionnants.

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