Une marée rose de plus de 10 000 personnes marche unie contre le cancer du sein samedi 4 octobre 2025 à Jarry à l’occasion de la 4e édition des Foulées du ruban rose. Photo : lesfouleesdurubanrose

Du monde, du monde, du monde. La quatrième édition des Foulées du ruban rose organisée dans le cadre d’Octobre rose (campagne annuelle mondiale de communication destinée à sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein et à récolter des fonds pour la recherche) a rassemblé plus de 10 000 participants samedi 4 octobre 2025, à Jarry. De 7 à 77 ans, en famille, entre amis, en fauteuil roulant, cet événement constitue l’un des temps forts de la mobilisation citoyenne contre le cancer du sein en Guadeloupe. Il témoigne d’une implication croissante de la population dans la prévention de cette maladie, dans un contexte où les taux de survie à 5 ans restent inférieurs à ceux observés dans l’Hexagone (79 %, contre 88 % entre 2008 et 2018). En parallèle, le taux de participation au dépistage organisé n’atteint que 43 % dans l’archipel.

Depuis 2022, la participation aux Foulées du ruban rose n’a cessé de progresser selon les chiffres de l’organisation : 1 500 personnes en 2022, 2 500 en 2023, 5 000 en 2024, jusqu’à franchir le seuil des 10 000 inscrits cette année. La course et la marche nocturne de 5 km organisées à Jarry ont constitué le point central de cette mobilisation. Les frais d’inscription, fixés à 10 euros, sont destinés à être intégralement reversés à des actions locales de prévention et d’accompagnement des patientes. Le défi réside dans la transformation de l’élan ponctuel de solidarité en habitudes préventives durables. Le cancer du sein demeure la pathologie tumorale la plus répandue chez les femmes.

Selon les instances qui ont la responsabilité de déployer correctement les politiques sanitaires, l’échec visible à la lecture des indicateurs d’incidence, de mortalité et de survie tient principalement à la prise en charge tardive des patientes. L’Agence régionale de santé soutient que les retards de diagnostic persistent, en partie en raison d’une faible adhésion au programme de dépistage organisé.

Le programme de dépistage du cancer du sein invite les femmes de 50 à 74 ans à réaliser une mammographie tous les deux ans. Seules 43 % des femmes concernées participent à ce dispositif, contre près de 50 % à l’échelle nationale. Un chiffre bien en deçà de l’objectif européen de 70 %. La situation est aggravée par des délais d’accès à la mammographie souvent longs et un nombre insuffisant de radiologues. Chaque année, près de 300 nouveaux cas sont recensés dans l’archipel. Détecté tôt, le cancer du sein offre des chances de guérison de 90 %.

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