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Cacophonie au CHU

La paralysie du vaisseau amiral (CHU) de la politique de santé de la Guadeloupe, est une catastrophe sanitaire à l’échelle de l’archipel. L’offre de soins s’est brutalement rétrécie. Un médecin du CHU a déclaré que « si quelqu’un est aujourd’hui victime d’un accident de voiture, il n’est pas sûr qu’il puisse être soigné dans de bonnes conditions ». Autrement dit, il peut mourir. Le feu qui prend une ampleur telle dans un CHU, au point qu’il faille l’évacuer tout entier, cela ne s’était jamais vu dans une région de France et de Navarre. Des départs de feu sans doute. Un incendie qui n’est maîtrisé qu’au bout de plusieurs longues heures, sûrement pas. Les raisons sont simples : primo les procédures de sécurité dans les CHU sont extrêmement drastiques. Ensuite, si l’on se réfère aux hommes de l’art, les bâtiments du CHU de Pointe-à-Pitre ont été construits de telle sorte que le feu n’aurait jamais dû se propager. C’est là le nœud du problème.

Pourquoi ce qui n’aurait jamais dû se produire a tout de même eu lieu ? C’est à cette question qu’il faut répondre. La réponse ne mettra pas en cause seulement la direction actuelle. Pierre Thépot a le malheur d’être au bout de la longue chaîne de dysfonctionnements d’une administration qui a failli. L’ennui en ce qui le concerne, c’est que l’épisode désastreux de l’incendie n’a pas été suivi de séquences plus heureuses : un personnel de plus en plus inquiet qui conteste une direction de moins en moins crédible, des médecins qui évoquent carrément la catastrophe sanitaire. C’est trop.

Des rumeurs de toutes sortes et des pseudo-informations circulent de bouche-à-oreille, sur les réseaux sociaux et même dans les médias. Elles n’apportent rien à la résolution du problème. Elles contribuent au contraire à créer une cacophonie détestable. De quoi donner le frisson aux citoyens de ce pays. L’histoire du mégot qui serait à l’origine du feu ressemble plus à une grosse corde qu’à une ficelle. Surtout, cela change quoi ? Mégot ou pas, les normes de sécurité étaient-elles opérationnelles ? Qui veut répondre ? L’autre son de cloche qui tinte de plus en plus fort aux oreilles des Guadeloupéens, c’est la fuite des médecins. De quoi ajouter la panique à l’inquiétude. Nous ne sommes pas sortis de l’auberge.

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