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Bonnes vacances…

L’époque juillet août. Le rituel du changement d’air, les manifestations sportives et culturelles qui reviennent aux mêmes dates, les étudiants qui sont rentrés se ressourcer, l’aéroport bondé, des entreprises, des collectivités qui lèvent le pied. Tout cela concourt à conférer à cette époque de l’année une singularité que résume l’idée des vacances. Le mot évoque pourtant des conceptions et des réalités bien plus diversifiées qu’on pourrait le croire. D’abord il y a ceux qui ne se sentent pas du tout concernés par le mouvement. Ils ne prennent jamais de vacances. Ils sont incapables de lâcher prise. En ce qui les concerne, les époques de l’année sont irrémédiablement rythmées par le travail. Elles se suivent et se ressemblent. D’autres ne peuvent pas opérer la rupture des vacances. Ils sont chômeurs. Le changement qu’ils peuvent espérer c’est l’accès à un emploi. Les inconditionnels des vacances sont d’une autre trempe. Ils ont d’autres horizons. Il faut cependant, chez eux aussi, procéder à un tri. Ils n’ont pas tous ni les mêmes rites, ni les mêmes aspirations. C’est une affaire de moyens. Mais pas toujours.

Il y a la cohorte des vacanciers qui largue les amarres avec femme, enfant(s) et bagages. Elle a depuis six mois choisi un lieu de chute, prévu les endroits à visiter, tracé un itinéraire. Il y a ceux qui, pour rien au monde ne quittent jamais à pareille époque la Guadeloupe. Ils font la fête tous les jours, à la plage, en boîte de nuit, chez les copains, chez eux. Selon l’expression consacrée :  » Pa ni travay an nou chomé « . Ces deux catégories de vacanciers ont cependant un point commun. À tout moment, ils restent accrochés à leur téléphone portable, à leurs ordinateurs. Bref, ils n’ont pas décroché. Le corps peut être au repos, l’esprit doit rester branché.

Le vacancier qui se veut moderne doit savoir ce qui se passe dans le monde, il entend être parmi les premiers à rigoler de la dernière facétie inventée par Donald Trump. Le pire ennemi d’une recherche de saine quiétude en vacances, c’est surtout ce diable d’Internet. Il se faufile plus insidieusement encore dans nos neurones que pouvait le faire la télévision. En voie de ringardisation. Internet et du coup le téléphone portable aussi, contrairement à la télévision, ont le grand défaut d’isoler, de murer dans un univers clos ceux qu’ils captent. Ce travers pourrait bien mettre fin un jour au bonheur de passer des vacances avec des amis ou avec sa famille. La question est : dans combien de temps ?

Le Courrier de Guadeloupe revient vendredi 1 septembre. Nous vous retrouverons à cette date avec grand plaisir, et vous souhaitons d’ici-là de très belles vacances.

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