Ary Chalus
Bio express
1961 : Naissance à Pointe-à-Pitre le 6 décembre.
2001 : Ary Chalus est élu maire de Baie-Mahault en avril. Il sera réélu maire de la ville en 2008.
2004 : Élu conseiller général du canton de Baie-Mahault de 2004 à 2012, Ary Chalus s’inscrit dans la majorité du président Jacques Gillot et est élu vice-président de l’assemblée départementale.
2005 : Élu sénateur suppléant de Jacques Gillot. Il sera réélu à cette fonction en 2011.
2010 : Placé en 41ème position sur la liste menée par Victorin Lurel aux régionales, il soutient activement ce dernier.
2012 : Ary Chalus est élu député de la 3ème circonscription de la Guadeloupe (Baie-Mahault, Deshaies, Goyave, Lamentin, Petit-Bourg, Pointe-Noire, Sainte-Rose) en obtenant 51,19 % des suffrages exprimés au second tour le 20 juin. Depuis le 4 juillet 2012, il siège à l’assemblée nationale au sein du RRDP (Radical, républicain, démocrate et progressiste).
2014 : Lors des élections municipales, sa liste est élue dès le premier tour, avec plus de 80 % des suffrages. Il est réélu maire de Baie-Mahault.
2015 : Le 19 juin, il annonce qu’il conduira une liste aux élections régionales de décembre 2015. Le 13 décembre 2015, sa liste remporte le scrutin. Ary Chalus est élu président du conseil régional de la Guadeloupe le 18 décembre, succédant ainsi à Victorin Lurel.
PALMARÈS
Ary Chalus, Homme de l’année 2015
Le Courrier de Guadeloupe a désigné Ary Chalus homme de l’année 2015. Il succède ainsi à Henry Joseph qui avait décroché ce titre en 2014. C’est une pratique éditoriale de notre journal que de mettre en avant l’homme ou la femme qui aura marqué l’année en cours. Élu président du conseil régional avec brio, Ary Chalus est l’acteur principal du plus grand événement politique de l’année. Le voilà à la tête de la collectivité la plus importante de Guadeloupe avec des responsabilités qui font de lui l’élu le plus en vue de Guadeloupe.
Les clefs d’une victoire
La victoire d’Ary Chalus est le fruit d’un long travail. Depuis 2009, le maire de Baie-Mahault est sur orbite et peau fine son image. Son apogée coïncide également avec un désir de changement. Ary Chalus avait donné le ton dès les débuts de cette campagne des régionales : » Toute la Guadeloupe m’attend » avait-il affirmé. Les faits lui ont donné raison. Victoire sur toute la ligne. La majorité de la classe politique n’y a pas cru. Ary Chalus doit son succès à une campagne efficace. Les incidents qui l’ont jalonnée ont renforcé sa candidature et détruit celle de Victorin Lurel. Le député-maire a toutefois pris le départ avec quelques billes. L’homme peaufine sa stature et construit pas à pas son destin, bien avant le début de cette campagne électorale.
La légende Chalus remonte à 2009 pendant la crise du LKP. Le maire de Baie-Mahault intervient sur les ondes de RCI. À une heure avancée de la nuit, il tente de ramener à la raison une bande de jeunes qui cassent un centre commercial. L’image sonore frappe les esprits. Depuis, les sondages lui sont favorables. Les Guadeloupéens le trouvent sympathique, proche des gens, actif, dynamique. Sa ville Baie-Mahault progresse. Une administration efficace met en musique ses projets. Tour à tour apparaissent la bibliothèque Paul Mado, la cantine centrale. Le projet du littoral prend forme en même temps. Plusieurs écoles sont construites. Baie-Mahault attire de plus en plus d’habitants quand d’autres villes se dépeuplent. Cette réussite municipale est transformée en atout au cours de la campagne. Son adversaire explique qu’à l’inverse des autres communes de Guadeloupe, Baie-Mahault est une ville riche. Jarry est son coffre-fort. Rien n’y fait. Victorin Lurel est inaudible sur ce chapitre. Devant ceux qui le verraient bien briguer de nouveaux mandants puisqu’il a le vent en poupe, Ary Chalus se fait humble. Il répète qu’il n’est pas pressé. Il franchit enfin le pas en 2012 et se présente aux législatives. Avec succès. Il mesure pour la première fois, grandeur nature, sa popularité au niveau de toute une agglomération. Le maire de Baie-Mahault engage alors une autre partie. Élu député, Ary Chalus ne s’endort pas sur ses lauriers. Il est un député actif. Il pose des questions orales et écrites, propose des amendements. On le voit. On parle de lui. Entre temps, Ary Chalus engrange toujours plus de notoriété. Il est populaire. Il crée chez une majorité d’électeurs un véritable désir. Le 13 décembre 2015, les Guadeloupéens, en grand nombre, propulsent le député-maire de Baie-Mahault à la tête de la Région.
RÉGIONALES 2015
Chalus, victorieux, appelle à la réconciliation
C’est une main tendue et un geste d’apaisement… Au soir de sa large victoire (57,2 % des voix) dimanche 13 décembre le futur président de Région, Ary Chalus avait tenu à exprimer publiquement à son rival Victorin Lurel, » (s) es sentiments personnels de solidarité et même fraternels. » Après une campagne tendue, voire même électrique, le nouveau président de Région n’avait pas souhaité verser dans le triomphalisme à outrance. « Nous sommes tous des Guadeloupéens et pour cette raison j’ai toujours appelé à la réconciliation de tous les Guadeloupéens. Quels que soit leurs bords politiques » a-t-il affirmé, sous les applaudissements nourris de ses militants, venus fêter la victoire. Une façon de calmer les esprits après la série d’incidents qui ont entaché l’entre-deux-tours. Suite aux violences et menaces dénoncées par le camp Lurel avant le second tour, Ary Chalus avait déjà appelé à l’apaisement affirmant qu’une élection n’était pas un affrontement. Au soir de sa victoire, il a renouvelé cet appel. » L’élection régionale est désormais dernière nous. » Une page se tourne. Reste, à présent, à en écrire une nouvelle.
INTERVIEW
Ary Chalus : » dans les cinq ans à venir nous aurons réussi l’équivalent de quinze ans de travail «
Ary Chalus est décontracté en ce mardi 15 décembre à la mairie de Baie-Mahault. Celui qui vendredi sera investi président de région trace les grands axes de sa mandature.
Le Courrier de Guadeloupe : Votre liste a remporté le scrutin régional dimanche dernier. Comment se déroulent les 48 premières heures d’un futur président de région ?
Ary Chalus : J’ai consacré mes premières heures à retrouver un peu de repos. Après 21 jours de travail intense dans toute la Guadeloupe, je ressentais la fatigue dans mes membres. Bien sûr, j’ai auparavant remercié les Guadeloupéens et surtout nos militants qui ont contribué à cette victoire. J’ai passé quelques appels et profité pour rendre visite à ma mère. Je ne l’avais pas revue depuis un mois et demi. Elle n’a pas été à mes côtés dans cette campagne en raison de problèmes de santé. Mais elle sera là vendredi lors de mon investiture. J’ai dormi jusqu’à onze heures. Puis, j’ai passé quatre heures à répondre aux nombreux messages reçus. J’ai reçu des appels de collègues parlementaires y compris ceux de mon groupe, mais aussi du secrétaire d’État aux sports Thierry Braillard, d’Annick Girardin, et du Premier ministre Manuel Valls. J’ai ensuite enchaîné les réunions avec mes collaborateurs et mes colistiers. J’ai les ai remerciés pour leur implication sur le terrain et insisté auprès d’eux sur le sens du devoir qui est le nôtre, maintenant que nous sommes au service de la Guadeloupe.
C’est une autre vie qui commence ?
Je m’attendais à ce que tout s’accélère. Quand on s’engage en politique, on sait que l’on ne doit pas décevoir. Personne ne réussit à 100 % mais quand on arrive déjà à en faire plus de la moitié, on peut considérer avoir réussi. Nous nous donnerons les moyens de redonner confiance aux Guadeloupéens. Il y a des choses simples sur lesquelles ils nous attendent, nous allons nous mettre au travail. Pour réussir, il va falloir que nous soyons tous sur le terrain. J’ai d’ores-et-déjà entamé mes prises de contact avec les chefs d’entreprise, les entrepreneurs du milieu agricole et de la pêche, les primo-créateurs d’entreprise.
Quelles seront vos priorités au début de cette mandature ?
Je commencerai par un audit afin de connaître la situation réelle de la collectivité. Ensuite, je rencontrerai le personnel afin de les motiver parce qu’ils sont un levier important de la réussite de notre programme. Je n’inscris pas cette mandature dans une logique de chasse aux sorcières. Ce sont ces techniciens qui mettent en musique le travail des élus.
Quels seront les dossiers prioritaires ?
Les quatre dossiers les plus importants à mes yeux sont ceux de l’eau, des déchets, du transport et de la formation. Nous ferons ce qu’il faut pour trouver ou créer des emplois destinés aux jeunes. Voilà pourquoi nous parlions autant de nouveau modèle économique. Nous voulons faire évoluer tous les dispositifs existants de manière à répondre aux attentes des décideurs économiques. Nous allons aussi installer des territoires de projets en fonction du découpage départemental. Nous allons mettre en place des pépinières d’entreprises afin de donner espoir au primo-créateurs. Nous voulons donner la parole aux décideurs économiques et mettre en place notre conférence économique de manière à recueillir toutes leurs doléances. Nous allons généraliser les pépinières dans tous les secteurs afin de permettre l’émergence de nouvelles entreprises et de rééquilibrer le territoire. Je pense au Nord Grande-Terre, au Nord Basse-Terre, à Marie-Galante. Notre intérêt se porte sur tout le territoire de la Guadeloupe.
Comment allez-vous vous y prendre pour tout réaliser durant les cinq années de votre mandature ?
Dans mon calcul, je considère que dans ces cinq années à venir nous aurons réussi l’équivalent de quinze ans de travail. Parce que nous sommes vingt-huit à travailler et si ces vingt-huit personnes se mettent sérieusement au travail le programme se fera dans les cinq ans à venir. Certes, la réalisation de certains ouvrages, du fait de l’instruction des dossiers pourrait être plus longue. Mais l’impulsion sera donnée au cours de ces cinq années. Voilà pourquoi nous voulons remplacer le » Je » par le » Nous « . Si chaque personne gère correctement sa commission les choses iront bien. Il y a des choses simples à accomplir dans un premier temps, pour le reste, on verra.
Par quel geste fort adressé aux Guadeloupéens allez-vous débuter votre mandature ?
Je l’ai dit, ce sera la réconciliation. Au-delà, montrer que je suis un homme de terrain. Je veux travailler avec tous les maires de la Guadeloupe, peu importe leur bord politique. Je ne suis pas un carriériste en politique. Je suis juste un homme qui veut voir sa région avancer. Et je veux rencontrer rapidement tous les maires et les assurer que je suis à la disposition de leurs communes. 32 administrations communales qui fonctionnent correctement, c’est le signe d’une région efficace.
AMBIANCE
Ciao Monsieur le maire, bonjour Monsieur le président
Mardi 15 décembre 12 h 30, Ary Chalus arrive décontracté en mairie de Baie-Mahault. Nous sommes à J-3 jours de son élection annoncée à la présidence de la Région Guadeloupe. » Zòt pa’a di mwen bonjou ! Ka i yé, zòt ja fin’ avè mwen ? » lance-t-il en guise de salut aux agents municipaux à l’entrée. L’homme est de bonne humeur et s’engouffre dans son bureau où l’attendent des proches, et peut-être futurs collaborateurs en Région. Il reçoit aussi des administrés. Les minutes défilent. Pas le temps pour le déjeuner, dehors, une dizaine de personnes attendent toujours de le rencontrer. Dans quelques jours, Ary Chalus démissionnera de son mandat exécutif de maire de la ville. Le conseil municipal de Baie-Mahault élira un nouvel édile. Et l’actuel maire évoque » Hélène Polifonte, Georges Daubin et Justin Dessout » comme pressentis à la fonction.
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