Ary Chalus est le nouveau président du conseil régional de Guadeloupe. C’est pour lui à la fois un insigne honneur et une responsabilité considérable. Le président Chalus a pris un départ positif. Il a dès la proclamation de son élection appelé à la réconciliation. La période de Noël et des fêtes de fin d’année est tout indiquée à la propagation de ce message. Passée l’heure des bonnes paroles, les choses sérieuses viendront au-devant de la scène. La population est convaincue que la Région peut mieux faire. Et qu’elle peut surtout lui donner davantage de satisfaction. Premier dossier brûlant : le chômage. Premier public concerné : les jeunes. Ces derniers n’ont jamais été aussi nombreux à prendre part à une élection. Ils attendent que les choses bougent dans le domaine de l’emploi. Ils devront faire preuve de patience. La Région peut activer quelques leviers, impulser quelques initiatives. Elle ne peut pas inverser à elle seule, la courbe du chômage. Les politiques qui seront déployées ne pourront donner tout de suite des résultats. En outre, la Guadeloupe n’est pas protégée des conséquences de la crise économique mondiale qui sévit depuis 2008. L’affaiblissement économique de la France s’est traduit par une diminution des dotations publiques. Même avec la plus grande des bonnes volontés, la plus forte des abnégations et les meilleurs savoir-faire, le chômage ne sera pas résorbé en peu de temps. La Région peut susciter et encourager la création d’entreprises. Encore faudra-t-il qu’elles puissent créer des emplois. L’équation est difficile. C’est pourtant sur cette question que les Guadeloupéens attendent une éclaircie.
Les autres dossiers ne sont pas plus aisés à traiter. La marge de manœuvre apparaît seulement plus grande. Ainsi, il faudra près d’un milliard d’euros pour régler le problème de l’eau. Un consensus de tous les acteurs, SIAEAG, communauté d’agglomération, Département, Région peut se révéler opérant, nonobstant la charge financière. Ce n’est pas gagné d’avance. Lucette Michaux-Chevry ne veut toujours pas de syndicat unique de l’eau. Ary Chalus devra la convaincre ou imaginer un autre schéma. Sur ce coup-là, le nouveau président du conseil régional devra montrer ses talents de fédérateur, d’arbitre et sa capacité à décider. Une occasion pour lui d’enfiler définitivement son costume de président de Région.
Le dossier du transport est surtout financier et technique. Il est toutefois crucial dans une Guadeloupe où la voiture individuelle est pratiquement imposée. Cette réalité accentue les inégalités et limite la liberté d’aller et venir. Ary Chalus a promis un vrai service public de transport. La Guadeloupe ferait ainsi un bond en avant sur le plan de la modernité et sur le plan social.
Reste enfin le traitement des déchets. La Guadeloupe est encalminée depuis plusieurs années avec un plan de traitement des déchets. Ce dernier repose sur l’édification d’une plate-forme multifilières qui n’a toujours pas vu le jour. Le syndicat de valorisation des déchets de Guadeloupe (Syvade) est ballotté de procédures en actes d’intimidation par Urbaser. La multinationale espagnole entend lui faire rendre gorge après avoir manqué à toutes ses obligations. Sur ce dossier le nouveau président de Région peut apporter non seulement le concours financier de la collectivité qui en principe est acté, mais aussi son allant, sa volonté et sa propension à faire bouger les choses.
Le chômage, l’eau, les déchets, le transport voilà les grands dossiers auquel sera confrontée la nouvelle gouvernance de la Région. Des dossiers sur lesquels jusqu’ici tout le monde s’est peu ou prou cassé les dents.
Le prochain numéro du Courrier de Guadeloupe sera publié le 8 janvier 2016. L’édition que vous lisez contient l’incontournable rétrospective de l’année 2015 qui s’achève. La rédaction et toute l’équipe vous souhaitent de belles et heureuses fêtes de Noël et de fin d’année. À l’année prochaine.
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