Il n’est pas sûr du tout qu’on y dansera. Mais tous les socialistes ou presque se précipitent à cette sauterie qui leur tient lieu de primaire. Le spectacle donné par le Parti socialiste est tout simplement pitoyable. On savait les hommes politiques dotés d’égo particulièrement développés, au point d’en être à ce point ridicules, cela ne s’était jamais vu. Nous avons droit à un vrai spectacle et quel spectacle ! Ils n’étaient et ne sont toujours d’accord sur rien les socialistes, sauf sur l’impérieuse nécessité de tuer François Hollande qui cela dit en passant a bien prêté le flanc. Aujourd’hui, ils viennent tous, Manuels Valls en tête chanter aux Français ancrés à gauche le couplet du rassemblement. Ils n’étaient pas encore assez nombreux. Voilà qu’on annonce un petit dernier. Mais peut-être qu’après lui, il y en aura-t-il d’autres ? Vincent Peillon, depuis longtemps sorti des radars et qu’on dit tout regaillardi à l’idée de participer à la fête serait lui aussi sur les rangs. Quant à Emmanuel Macron, du jour où il a côtoyé le pouvoir, il a été à l’instar de Jeanne d’Arc touché d’un seul coup par la grâce. L’ancien ministre de François Hollande a entendu une voix lui souffler qu’il fallait qu’il aille sauver la France. Il faudrait que quelqu’un lui dise que nous ne sommes plus au XVème siècle.

Impossible de penser un seul instant que tous, autant qu’ils sont, n’ont conscience du suicide collectif qu’ils ont organisé. Ils savent qu’après la parodie de primaire vers laquelle ils vont, le Parti socialiste sera encore un peu plus en déconfiture. Mais ils y vont quand même. Le moi n’aura jamais été aussi haïssable, mais aucun d’eux ne peut résister à son appel. Quitte à édifier une ruine sur les cendres d’un parti qui n’a jamais autant touché le fond. En Guadeloupe le bal des égo a toujours eu ses adeptes. Chez nous, les hommes politiques ont sur eux-mêmes un regard hautement bienveillant si ce n’est narcissique. Tout le monde pense déjà aux législatives. Et certains ayant humé l’air du temps se disent qu’il est de bon ton de quitter l’attelage. Et certains à gauche croyant partir à point, avaient joué Juppé. Las, ils n’avaient pas prévu dans le scénario, l’explosion Fillon. Ils devront rebattre leurs cartes. Hugues Ramdini s’est contenté de se mettre en congé du parti. C’est moins risqué que de choisir dès maintenant une écurie. Il lui semble bon toutefois de signifier qu’il n’appartient plus à un bateau qui coule. Le conseiller général de Capesterre Belle-Eau a peut-être de bonnes raisons de claquer la porte du PS local. Sauf que choisir de partir au moment de la débâcle, est du plus mauvais effet.

Après avoir dominé outrageusement la vie politique en Guadeloupe, la gauche sera touchée par le déclin du Parti socialiste. La descente aux enfers avait déjà commencé. Le démembrement du fameux socle de gauche avait sonné le début de la fin. Le GUSR en est sorti revigoré. Nul ne sait dans quel état se retrouvera le PS après les prochaines législatives. Une chose est sûre, le parti, s’il en reste encore quelque chose peut se préparer à une difficile traversée du désert. Dominique Larifla qui a toujours rêvé d’en finir avec le PS local aura attendu trente ans. Il a maintenant de bonnes chances de voir son vœu exaucé. Le GUSR a lui aussi ostensiblement opéré une légère inclinaison qui ne le situe plus vraiment à gauche. Il faudra tout de même se méfier. Si le parti politique de Guy Losbar penche trop fortement à droite, cela pourrait laisser encore de l’espace à gauche pour un PS qui de toute façon sera obligé dans l’immédiat de consacrer son temps à lécher ses plaies.

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