Le corps en mouvement des danseurs et l'énergie du gwoka des tanbouyé à Gloriyé gwoka. Photo : Département Guadeloupe

Le bilan de l’édition 2025 de Gloriyé gwoka livre une photographie contrastée : mobilisatrice sur le terrain, déterminée dans ses ambitions culturelles, mais encore en quête de structuration locale.

Du 23 au 30 novembre, la Guadeloupe a vécu au rythme de cette manifestation dédiée au patrimoine musical et chorégraphique de l’archipel. Portée par le Département et l’association Patoray, cette deuxième édition a centré son propos sur la transmission, avec une programmation dense et un maillage territorial étendu : Deshaies, Les Abymes, Capesterre-Belle-Eau, Le Moule, Le Gosier. Pour Michel Mado, président de la commission culture du Département, Gloriyé gwoka doit « garder le contact avec ce qui fait territoire » et circulé de commune en commune, dans l’esprit des léwoz populaires.

La transmission au cœur des pratiques

Dix ans après l’inscription du gwoka au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, cette deuxième édition promeut une valorisation active. Une vingtaine d’intervenants, des centaines de participants et un ancrage dans neuf communes. Mais au-delà de l’affichage, la continuité de l’action reste une question.

L’association Patoray, co-organisatrice, plaide pour « une structuration plus forte des relais locaux ». Certains intervenants regrettent l’absence d’un programme de formation continue ou de soutien aux praticiens entre les éditions. « La volonté est là, les moyens ne suivent pas toujours », souffle un participant.

L’édition 2025 est restée proche de son ambition initiale de « valoriser ce patrimoine vivant et promouvoir les savoirs et pratiques ancestrales ». Parmi les temps forts relevés figure la masterclass du tanbouyé Armand Acheron. Il y a eu aussi la soirée lewoz et journée annou sanblé alantou a dansé gwoka où gwoka, musique et danse, est apparu comme à la fois art, outil pédagogique et vecteur communautaire. Et puis sur le terrain, des ateliers ont été menés à proximité des écoles, préfigurant le futur « mois du gwoka » annoncé pour 2026.

En déplaçant la pratique, en multipliant les formats, et en redonnant une voix aux tanbouyé à l’heure où le carnaval prend un leadership culturel populaire, Gloriyé gwoka a offert une scène à la musique qui raconte les Guadeloupéens.

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