À chaque renouvellement de son parlement, l’institution européenne exerce un vif attrait sur nos élus. Cette inclination est ponctuelle. Le reste du temps, l’Europe leur apparaît comme une entité lointaine. L’aide européenne a toutefois contribué à transformer en profondeur la Guadeloupe. Ne serait-ce qu’au niveau des grandes infrastructures. Les prochaines élections européennes mettent en ébullition surtout la majorité régionale. Une lutte sourde s’est engagée entre le GUSR qui a désigné Georges Brédent, et le président du conseil régional, Ary Chalus. Ce dernier roule pour Marie-Luce Penchard. Les deux prétendants ont sans conteste les qualités intellectuelles requises pour siéger au Parlement européen. Même si le maire de Basse-Terre a du mal à se faire un nom au niveau local, elle a été ministre de la République. Elle connaît les rouages des hautes administrations. Georges Brédent est avocat. L’Europe est source de droit et produit une législation abondante. On peut considérer que l’homme a le profil idoine.
L’ennui c’est que le profil ne suffit pas. Il faut un engagement de tous les instants, un travail incessant, presque une spécialisation si l’on veut au moins saisir les enjeux qui sont débattus au parlement. Agir est encore plus compliqué compte tenu du faible nombre de Domiens à ce parlement. Or, les élus guadeloupéens qui ont eu l’honneur de siéger au Parlement européen n’y ont pas laissé un souvenir impérissable. Les deux candidats à la candidature chassent sur la même liste. Celle de La République en marche. Or, Emmanuel Macron a indiqué sa volonté de continuer à transgresser les lignes politiques. Son parti fera campagne sur la défense d’une Europe progressiste qui entend s’opposer à l’Europe des nationalistes et du repli.
Après l’essoufflement de l’économie française, l’Europe est apparue pour nos régions « périphériques » comme un relais salvateur. Cette vision tend à s’estomper. La question des migrants divise l’Europe et la rend vulnérable. Celle du Brexit la ronge. L’Europe aurait besoin d’un bon coup de fouet en ce moment. Quel élu futur député européen se sent capable d’y apporter son écot sans faire taire nos intérêts ? Ce sont là les critères qui devront présider au choix d’un éventuel député européen de Guadeloupe. Les calculs politiciens pour une fois devraient s’effacer.
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