L’épidémie du covid-19 progresse en Guadeloupe. Selon le communiqué de l’Agence régionale de santé (ARS) les seuils d’alerte qui déclenchent la vigilance en ce qui concerne le nombre de cas positifs ont été dépassés depuis la semaine du 15 février. La tendance est à la poursuite de l’augmentation du nombre de cas positifs. Plus inquiétant, le variant anglais du Sars-cov2 plus contagieux que le virus initial est dans la place. Il circule en majorité chez des personnes jeunes. Le nombre de patients admis à l’hôpital augmente. Les cas graves concernent des personnes fragiles qui présentent des comorbidités. Selon les informations fournies par l’ARS, les capacités d’hospitalisation du territoire ne sont pas saturées. Toutefois, lorsqu’on sait que le taux de personnes atteintes de maladies chroniques en Guadeloupe – causes des comorbidités — est bien plus élevé que dans l’Hexagone, il y a de quoi susciter quelque inquiétude. Les responsables sanitaires mettent en cause un relâchement de la population quant au respect des gestes barrière. Ils mettent l’accent notamment sur « des regroupements trop importants de personnes à l’occasion d’événements privés pendant les jours chômés de carnaval ». Du relâchement, et même des comportements inconscients, sûr, il y en a eu. Et un rappel à la raison ne peut être que salutaire. Mais il faut bien reconnaître que le variant anglais du virus, contagieux par nature, et plus encore, n’a pas surgi ex nihilo. Il ne procède pas d’une génération spontanée. Venu de l’extérieur, il n’est pas entré par effraction, mais le plus naturellement du monde. Avec le flot de passagers transportés par avion. Et ce, en dépit de nouvelles règles sanitaires plus strictes édictées par les autorités. Les professionnels du tourisme ont beau plaider en faveur d’un trafic aérien plus ouvert et plus dense, ils ne peuvent ignorer qu’en ce qui concerne la propagation du virus surtout celui du variant anglais et tous les autres à venir, la porte d’entrée reste l’aéroport. Pour l’heure, les autorités mettent en avant un renforcement des mesures contraignantes : contrôles renforcés de la population, couvre-feu etc. Nonobstant la chappe de plomb que font peser sur les citoyens ces mesures qui nuisent à la vie sociale, tout ce qui peut contribuer à sauver des vies est le bienvenu. À condition de bien fermer aussi, dès le départ, la porte d’entrée au virus.
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