Les élections départementales entérinées, on aurait pu penser que la joute politique aurait marqué quelque accalmie. C’était sans compter avec la proximité des prochaines élections régionales programmées pour décembre 2015. Résultat : la bataille électorale est relancée de plus belle. C’est du camp des principaux vaincus des départementales, qu’ont été tirées les premières salves. Pour l’heure, des escarmouches qui sont autant de ballons d’essai. Un axe constitué du GUSR et d’Eko Zabim a lancé en éclaireurs Dominique Théophile et Olivier Serva, on peut supposer qu’avec ces deux-là, on retrouvera dans la même écurie Guy Losbar, Jacques Gillot, et Ary Chalus remonté comme une pendule, après l’élection de Josette Borel-Lincertin à la tête du Département. Sans trop extrapoler s’adjoindront à ce groupe, Jean-Marie Hubert et sans doute José Toribio et Jacques Kancel. Voilà pour les têtes d’affiche. Apparemment, l’attelage veut ratisser large puisque l’idée d’un rassemblement est dans l’air. Va-t-il recruter aussi à droite et quels sont les élus de cette mouvance prêts à enfourcher cette monture ? Marie-Luce Penchard surfe dit-on sur cette vague. Elle s’est dit prête à toute alliance, pour peu qu’au bout, il y ait l’alternance. Alors que d’autres élus de droite ont paraît-il déjà décidé de former leur propre équipe. Des individualités qui au fil du temps et des circonstances se sont éloignées plus ou moins de la maison Chevry. Jean-Luc Adémar, Aramis Arbau, Louis Molinié… En réalité, aussi bien du côté de la droite chevryste que du GUSR, on hume l’air pour essayer de capter le vent porteur. Ainsi la rumeur a fortement couru que la liste baptisée rassemblement, et placée sous l’égide du GUSR serait conduite par le député-maire de Baie-Mahault. La tactique est simple : on laisse dire ou on fait dire qu’Ary Chalus portera le drapeau d’un GUSR meurtri, et on attend pour voir si la mayonnaise prend. À moins, et ce serait somme toutes des plus logiques, que cette fois Jacques Gillot se lance dans la bataille à la tête de ses troupes. Mais en a-t-il vraiment envie ? De l’autre côté de l’échiquier, n’allez surtout pas croire que celui qu’on veut déboulonner attend patiemment les bras croisés. Victorin Lurel est depuis belle lurette à la manœuvre. En animal politique avisé, l’homme n’est jamais aussi à l’aise que lorsqu’enfle la polémique. Le Mémorial ACTe coûte trop cher ? Et alors ! D’abord c’est l’État et l’Europe qui financent la plus grosse tranche. Et c’est de toute façon bon à prendre. Et puis c’est un monument, un concept, une ambition qui panse l’âme des Guadeloupéens et l’ignominie faite à nos aïeux. Et pas seulement. L’exploitation sera déficitaire ? Victorin Lurel assume. La culture n’a pas vocation à générer des bénéfices. Même si dit-il, l’objectif n’est pas de créer un gouffre financier. Quant à la polémique lancée sur le Net sur le coût de l’inauguration du Mémorial ACTe Victorin Lurel a répondu en substance à ceux qui avaient lancé la bombinette qu’ils devraient apprendre à lire. Les 8,2 millions supposés consacrés à l’inauguration couvrent également l’exploitation du site sur un an, sa communication et bien sûr l’inauguration. Mais Victorin Lurel a d’autres fers au feu. Lors de la dernière plénière du conseil régional, le président de Région a déployé et expliqué la politique de développement du territoire de la Région à travers le financement des projets d’aménagement des communes. Les contrats de développement durable territoriaux (CD2T) permettent aux communes de programmer sur six ans leurs projets de développement et d’équipement. Le président de Région a annoncé également que la Guadeloupe aurait son cyclotron. De quoi bomber encore un peu plus le torse… Mais sera-ce suffisant ? La partie ne fait que commencer…
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