Accueil France - Monde Lilian Thuram s’indigne du racisme des supporters italiens

Lilian Thuram s’indigne du racisme des supporters italiens

Le mardi 3 septembre, l’ancien défenseur de l’équipe de France a accordé une interview au journal italien Corriere dello sport. Au cours de l’entretien, il a défendu le joueur Romelu Lukaku, victime de cris racistes proférés par des supporteurs de l’Inter Milan. Fervent militant du combat antiraciste, Lilian Thuram s’est alors indigné.  » Il est nécessaire d’avoir le courage de dire que les blancs pensent être supérieurs et qu’ils croient l’être. De toutes les manières, ce sont eux qui doivent trouver une solution à leur problème. Les noirs ne traiteront jamais les blancs de cette façon, et pour n’importe quelle raison. L’histoire le dit.  » Il n’a pas fallu longtemps pour que la polémique enfle. Ses détracteurs avançant l’idée d’un  » racisme anti-blanc « .

Deux poids deux mesures

Au final le sujet de fond est écarté. Quid de la question du racisme dans les stades ? Elle est vite passée à la trappe. Pourtant ce n’est pas la première fois le champion du monde 1 998 condamne cette hostilité envers les joueurs de football noirs.  » Pourquoi l’arbitre n’a pas arrêté le match ?  » Interrogé en janvier dernier sur les insultes racistes proférées à l’encontre de Blaise Matuidi lors d’un match du championnat d’Italie, Lilian Thuram déplorait l’absence de réaction de l’arbitre.  » En France, on interrompt les matchs en cas de comportement contre l’homosexualité dans les tribunes : suspendre la rencontre et renvoyer les joueurs aux vestiaires, cela veut dire éduquer les gens « . Y aurait-il deux poids deux mesures entre l’homophobie et le racisme dans le milieu du football ? Si les mentalités semblent avoir évolué pour le premier, il n’en est pas de même pour le second. Insultes, cris de singe, jets de banane, envers les joueurs noirs, le racisme s’est presque banalisé dans les stades de football, alors même que des procédures ont été mises en œuvre pour y condamner l’homophobie. Doit-on alors parler d’une hiérarchisation des discriminations ?

Moins de racisme dans la sélection des joueurs. Le racisme a longtemps été observé dans le football. Que ce soit du côté des supporteurs ou dans la sélection des footballeurs. Pourtant, depuis plusieurs années, si la haine des supporteurs ne semble pas s’apaiser, les dirigeants de clubs ont, doucement, réalisé leur erreur. Dans son livre  » L’économie expliquée par le foot « , l’économiste espagnol Ignacio Palacios-Huerta a expliqué qu’entre la saison 1978-1979 et la saison 2009-2010, la proportion de joueurs noirs en Angleterre est passée de 1 % à quasiment 30 %. Il a également observé que dans les années 1970 et 1980, les joueurs blancs coûtaient toujours plus cher que les joueurs noirs. Dans les années quatre-vingt-dix, lorsque la plupart des grands clubs anglais sont entrés en Bourse, la question de la rentabilité est devenue prioritaire.

L’objectif étant de remporter le match tout en gagnant le plus d’argent possible. En d’autres termes, pour être efficace de manière économique mais aussi sportive, il faut prendre en compte le talent du joueur ainsi que son prix, quelle que soit sa couleur de peau. Une réalité qui échappe pour l’heure aux supporteurs.

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