À l’échelle mondiale, la jeunesse a peur. Peur que la planète que leur laisseront leurs aînés soit décatie. Voir anéantie. Elle a donc décidé de prendre à son compte le combat contre le réchauffement climatique. Les lycéens ont vendredi 19 septembre, séché les cours et défilé dans le monde entier. Cinq mille manifestations réparties entre l’Australie, l’Hexagone, les îles Samoa, Vanuatu, New York… jusqu’en Chine. La suédoise Gréta Thunberg a accablé lundi 23 septembre à la tribune de l’ONU, les dirigeants de ce monde. Selon elle, ces derniers n’ont pas fait assez contre le dérèglement du climat. « Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos mots vides. Vous vous tournez vers nous pour de l’espoir. Comment osez-vous ? » a-t-elle cinglé. Gréta Thunberg a déposé plainte contre cinq pays pour atteinte à la convention de l’ONU, relative aux droits de l’enfant : la France, l’Allemagne, la Turquie, l’Argentine, le Brésil. Pendant que la jeunesse du monde exprimait sa colère, du côté de nos lycéens nul écho. À l’inverse de la jeunesse du reste du monde, la jeunesse guadeloupéenne n’est pas inquiète quant à l’avenir qui lui est promis.
Le destin de leur pays ne semble pas les intéresser non plus. Il est vrai que leurs aînés ont souvent eux aussi, négligé le sujet. Le réchauffement climatique concernerait-il le monde entier à l’exclusion de la Guadeloupe ? L’empiétement de la mer sur les côtes de Petit-Bourg, de Goyave, de Pointe-Noire, de Saint-François ne leur parle pas plus que cela. De l’îlet Caret, il ne reste plus grand-chose. Quelle importance ? Notre jeunesse se serait-elle complètement affadie, au point de se contenter de regarder passer le train de ceux qui veulent faire bouger le monde dans le bon sens ? La jeunesse guadeloupéenne a les moyens de savoir que les îles telle que la Guadeloupe seront plus gravement affectées par le dérèglement climatique que les continents. Toutes les études l’ont démontré. Huit îles du Pacifique ont déjà disparu, quatre autres du golf du Bengale ont suivi le même chemin. Il serait temps que notre jeunesse ose enfin secouer les puces de ses aînés. Ceux des dirigeants surtout. Cette fois, la cause de la gronde serait tout à fait justifiée.
Poster un commentaire