Emmanuel Macron a décidé de réformer la France selon la conception qu’il se fait de l’individu. La société semble pour lui une entité sur laquelle il est vain d’agir. Seul compte à ses yeux, l’individu. Partant, il faut donner à ce dernier dès son plus jeune âge, les outils pour mener à bien sa barque. C’est le sens de la priorité donnée à l’école, c’est aussi l’objectif du plan pauvreté qui met l’accent sur la petite enfance, sur l’obligation de continuer à former les jeunes même s’ils ont raté leur parcours scolaire. Le chef de l’État rompt avec l’idée selon laquelle la société doit prendre en charge les démunis. La droite de « l’ancien monde », n’en pensait pas moins. Elle n’a eu de cesse de dénoncer ce qu’elle a baptisé ‘l’assistanat’. Dans le même temps, l’argent public pouvait alimenter les investissements des « premiers de cordée », selon l’expression d’Emmanuel Macron.
Les premiers de cordées sont toujours choyés par le président de la République. En revanche, en investissant sur l’individu, Emmanuel Macron entend rompre avec une société qui engendre des inégalités dès la naissance. Alors que la France des héritiers convenait fort bien à la droite de « l’ancien monde ». La vision d’Emmanuel Macron n’a rien d’abominable. Elle peut trouver écho dans la chrétienté. Le proverbe attribué aux Chinois, selon lequel il vaut mieux apprendre à un homme à pêcher, que lui donner du poisson, a son pendant dans la bouche du Christ » Aide-toi, le ciel t’aidera« , dit l’Évangile. Sauf que nonobstant ce précepte, la charité associée à l’amour du prochain demeurent les deux fondements principaux de l’enseignement de Jésus. Qu’importe, ce ne sera pas la première fois qu’au cours des siècles, la revendication aux valeurs chrétiennes s’avérera à géométrie variable.
Le président de la République assume une société exempte de charité chrétienne. C’est mieux qu’une société d’héritiers. En revanche, il y a un léger hiatus entre la politique affichée dans l’Hexagone et celle promue dans les Dom. Le président de la République pense que l’enrichissement des nantis profitera aux plus modestes dans l’Hexagone. Cette théorie du ruissellement n’a plus cours dans les Dom. C’est la raison pour laquelle on va taxer plus fortement les plus aisés. C’est sûrement un problème de latitude.
Poster un commentaire