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Vive la politique

La politique n’est pas une pratique infecte dont les braves gens devraient se garder. Un jugement souvent émis par le commun des mortels, convaincu qu’il ne peut être à l’abri de déconvenues de cette activité, que s’il se tient loin des cénacles qui s’en abreuvent. Or, il en est de la politique comme de toutes les activités que déploie l’homme. Imperfection et finitude en sont l’apanage. Au-delà de la matière qui favorise tous les travers, les acteurs de la politique déclinent la panoplie des qualités et des défauts que peut épouser le genre humain. Candidats, élus, militants sont aux premières loges de la vie publique. Ils ne seraient pas grand-chose sans l’aval du citoyen. Or, le citoyen n’a pas conscience du rôle qu’il doit jouer dans une société qui se réclame de la démocratie. Voter est un minimum. Une participation aux élections à plus de 80 % est signe de santé démocratique. Mieux, c’est participer aux réunions publiques, venir au moins une fois sur quatre aux conseils municipaux, susciter des débats sur les questions de société, prendre des initiatives individuelles qui vont fédérer d’autres citoyens, faire vivre les associations.

Toutes choses que nous sommes réticents à mettre en œuvre sous prétexte de n’avoir pas le temps. Le plus extraordinaire c’est que nous sommes les premiers à nous plaindre de notre société, et de crier haro sur l’élu. Et qu’avons nous fait pour qu’il en soit autrement ? Les élections européennes sont un bel exemple de notre propension à ne pas nous impliquer. Sous prétexte que c’est loin, que cela ne nous concerne pas, que nous sommes noyés dans la masse, nous avons pris l’habitude de bouder ce scrutin. Le fonctionnement des institutions européennes laisse à désirer. La technocratie et la pléthore de pays qui la compose menace d’ankyloser cette institution. Ce n’est pas une raison – alors que nous y sommes invités — de ne pas exprimer notre avis sur les politiques qui y sont menées. Nos élus devaient donner l’exemple et évoquer davantage les fonds européens. Pas seulement lorsqu’ils se vantent de projets ambitieux et qu’ils sont fiers d’en présenter le montage financier et la participation de l’Europe.

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