N’en déplaise aux passionnés de la politique, et à tous ceux qui portent Pointe-à-Pitre au plus profond de leur cœur, la démission de Jacques Bangou de son mandat de maire de Pointe-à-Pitre, à huit mois de la prochaine élection municipale est un non-événement. Le combat que vont se livrer ceux qui veulent gouverner une ville exsangue s’annonçait déjà aussi âpre qu’incertain. Le seul sujet est de savoir si oui ou non Jacques Bangou sera candidat au prochain scrutin, après avoir démissionné. La crise dans laquelle se débat le CHU n’est pas un scoop non plus. Sauf que la durée et la gravité de tous les maux qui affectent le fonctionnement du vaisseau amiral de la santé en Guadeloupe inquiètent de façon sérieuse les Guadeloupéens. Bientôt deux ans que le CHU a pris feu. Dans un établissement où tout allait déjà de travers, ce n’est pas ce qui pouvait arriver de mieux. La gestion de l’après-incendie a donné lieu à une cacophonie dont le CHU porte encore les stigmates. Le préfet de l’époque Éric Maire émet de fortes réserves sur la reprise d’activités au CHU. Il le fait savoir par écrit au directeur de l’hôpital.
Ce dernier appuyé par l’ARS passe outre. De quoi laisser perplexe le personnel, les médecins et surtout les Guadeloupéens tous patients potentiels du CHU. Après moult péripéties et l’arrivée d’un nouveau directeur, on apprend que la pénurie est telle au CHU que les patients sont obligés d’acheter leurs médicaments. Les fournisseurs refusent d’approvisionner le CHU parce qu’ils ne sont pas payés. Les syndicats réclament des mesures exceptionnelles. On pourrait leur rétorquer que plusieurs hôpitaux connaissent des situations critiques dans l’Hexagone. La différence c’est que la Guadeloupe est une île et ne peut compter sur des régions limitrophes qui seraient mieux dotées qu’elle. La situation du CHU de la Martinique, territoire le plus proche de nous n’est guère plus fringante. D’où l’urgence à trouver une réponse satisfaisante à la crise sanitaire que traverse depuis trop longtemps la Guadeloupe. Il n’est pas sûr que tous les responsables de ce territoire en aient conscience.
Poster un commentaire