À l’heure où nous bouclons cette édition, Valérie Denux directrice de l’Agence régionale de santé (ARS) n’a pas communiqué le plan qu’elle a adopté afin de sortir le CHU de Guadeloupe de la crise. De plusieurs sources concordantes, il semble qu’on s’achemine vers une délocalisation totale non immédiate du CHU, selon un calendrier échelonné dont nous n’avons pas le détail. La décontamination en site occupé ne semble pas possible. Plusieurs établissements seront sollicités – en réalité réquisitionnés — comme le veut la procédure en cas de Plan blanc élargi. Plan blanc élargi qu’avait d’ailleurs décrété le préfet au soir de l’incendie et qui n’a semble-t-il jamais été appliqué. Avec notamment l’instauration d’un poste unique de commandement sur le territoire.
Outre la Polyclinique, la clinique les Eaux claires, le Centre hospitalier de Basse-Terre (CHBT), déjà sollicités, les nouveaux locaux du Centre hospitalier gérontologique du Raizet (CHGR) à Port Royal aux Abymes ainsi que l’hôpital de Capesterre Belle-Eau feront partie du nouveau redéploiement du CHU. Certains médecins grognent. Ils estiment que c’est faire la part belle au collectif qui depuis longtemps préconise une délocalisation lourde. Les réfractaires à la délocalisation avancent l’argument selon lequel le CHU perdra son label universitaire. Ils craignent que l’argent mis sur la délocalisation soit absent à l’heure de la construction du nouveau CHU. Cela peut être entendu, même si ces craintes ne reposent sur aucun fondement.
En revanche, la réaction de la CGTG du CHGR est inadmissible. Prétexter que les locaux neufs de Port Royal sont la chose du personnel du centre qui a lutté afin de les obtenir est une hérésie. Aucun personnel n’est prioritaire dans un quelconque local administratif. Ce n’est d’ailleurs pas lui qui choisit où il travaille. Au-delà, un tel comportement est également indigne du syndicat d’un établissement hospitalier lorsqu’on sait l’ampleur de la catastrophe sanitaire qui affecte la Guadeloupe. La résolution d’un problème qui concerne la santé de l’ensemble des habitants de la Guadeloupe est plus importante que le petit confort des syndicalistes. Ne leur déplaise. Valérie Denux semble avoir rétabli l’autorité et applique des règles dans ce qui ressemblait de plus en plus à un pataquès. Il était grand temps.
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