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La méthode calédonienne

La Guadeloupe est confrontée à une saturation des capacités de réanimation hospitalière sur son territoire eu égard aux formes graves de covid-19. 26 morts au 10 septembre. Le préfet a décrété la fermeture des bars et restaurants à 22 heures, la fermeture tout court des boîtes de nuit et autres lieux de danse, port du masque obligatoire à proximité des établissements scolaires, dans les magasins etc. La lettre de Gérard Cotellon à l’Agence régionale de santé et au préfet, témoigne de la crainte du directeur du CHU de voir le vaisseau amiral des soins en Guadeloupe, faire naufrage. La situation est grave. Elle justifie des mesures jusque-là adoptées. Sans mener un combat d’arrière-garde, il serait bon de s’interroger sur les raisons qui ont engendré une dégradation aussi brutale que rapide de la situation sanitaire en Guadeloupe. Cette analyse pourrait permettre d’éviter les mêmes erreurs. Jusqu’au déconfinement le 11 mai, la Guadeloupe est peu concernée par le virus. 155 cas environ sont dénombrés, et 13 décès de patients sont dénombrés au 15 mai. Après le 11 mai, la croissance du nombre de personnes testées positives est constante. Dire qu’elle coïncide avec la reprise du trafic aérien entre la Guadeloupe et l’Hexagone est une lapalissade. Ce qui ne signifie nullement que nous aurions dû nous claquemurer. En revanche, les procédures sanitaires ont été inefficaces. Intimer l’ordre de rester confiné lorsqu’on venait de l’extérieur ou qu’on était testé positif n’était pas suffisant. Il aurait fallu dès le départ des contrôles plus méticuleux. Veiller véritablement que la quarantaine soit respectée. La Nouvelle Calédonie a appliqué cette consigne stricte. Résultat : L’île est le territoire français où le confinement a été le plus court, du 24 mars au 20 avril 2020. Les chefferies coutumières kanakes, dont la mémoire collective garde le souvenir de l’introduction par les Occidentaux au 19e siècle de virus à l’origine d’épidémies meurtrières, ont exercé une forte pression sur les autorités pour que la Nouvelle Calédonie se coupe du reste du monde. Leur isolement relatif, a peut-être été la meilleure arme contre le covid-19. Surtout avec un système de santé insulaire aux capacités limitées.

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