Après avoir remporté le droit de vote, puis le droit au travail, les femmes du monde occidental réclament la fin des discriminations au travail. En Guadeloupe, la journée internationale des droits des femmes célébrée ce lundi 8 mars a été l’occasion pour le Département de lancer depuis Basse-Terre un appel à contributions en vue d’instaurer « un changement de société sous l’influence des femmes » (notre article page 4). À Baie-Mahault la veille, un collectif baptisé Les fourmis bleues Guadeloupe plaidait pour pacifier la société guadeloupéenne par un recours franc, si ce n’est systématique, à la médiation des « grands-mères, mères et filles » selon elles mieux armées que leurs homologues mâles pour « faire disparaître les confrontations et promouvoir des valeurs de paix et de liberté » dans la société et lors de conflits sociaux (notre article page 5). L’Insee Guadeloupe a pour sa part quantifié les écarts entre hommes et femmes en matière de scolarisation, emploi, salaires, mandats politiques, et livré les « chiffres clés Guadeloupe » (infographie ci-contre). L’institut national de la statistique faisait ainsi écho à l’agenda gouvernemental. Le ministère du Travail, de l’emploi et de l’insertion ne cesse de marteler combien « la parité à tous les niveaux est synonyme de performance économique et sociale. Elle permet la promotion de tous les talents et la composition d’équipes aux profils et aux parcours plus diversifiés ». Et de conclure que « la mobilisation de tous – partenaires sociaux, pouvoirs publics, associations, citoyens – est essentielle pour avancer collectivement vers la parité réelle dans notre économie. » Certes ! Mais derrière ce florilège de bonnes intentions, où sont les décisions ? Où sont les objectifs nominatifs, chiffrés et datés en matière de féminisation des directions d’administrations, d’entreprises, et de syndicats. Ah ! les syndicats dont les directions sont testostéronées à l’excès. « Les têtes syndicales sont en majorité des hommes en Guadeloupe. En négociation, ils frappent fort, sont parfois violents. Yo kenn bouwé. Souvent misogynes, leur mépris à l’égard des femmes s’exprime ouvertement. Ils n’ont aucune limite dans l’irrespect. Malheur aux femmes, et encore plus à celles qui seraient trop féminines. Face à eux, il vaut mieux sortir le treillis et ranger le parfum. Du coup pour que le rapport de force soit ‘équilibré’, l’entreprise se choisit des dirigeants hommes. Et je ne parle même pas des préjugés de couleurs qui prétextent que les noirs n’acceptent pas de directeurs noirs » nous a confié une A+ des ressources humaines dans le privé. Y’a plus qu’à passer à l’action !
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