Accueil Pouvoir Opinion Éditorial Des verges pour se faire battre

Des verges pour se faire battre

Les mauvaises nouvelles pleuvent. Elles émanent de la Cour des comptes, de la chambre régionale des comptes – ce qui est devenu courant — du tribunal administratif de Basse-Terre, de la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada). Toutes ces informations ont un trait commun. Elles indiquent une propension de notre personnel politico-administratif à biaiser — doux euphémisme — avec les principes qui régissent l’organisation et la marche de nos collectivités. Le maire de Pointe-à-Pitre et le directeur de Guadeloupe formation rechignent à communiquer à un syndicat qui en fait la demande des documents réputés publics. Ils concernent les conditions d’embauche d’agents. Les syndicats considèrent que la non-communication de pièces publiques est synonyme d’entourloupe. Elles saisissent du coup dans l’ordre la Cada et le tribunal administratif.

La Cour des comptes a épinglé un cadre, directeur de cabinet de la ville de Basse-Terre. Il percevait 160 000 euros par an soit près de 13 500 euros par mois. Un cadre de cabinet ne peut percevoir plus de 90 % du salaire de la plus haute rémunération de la collectivité qu’est de directeur général des services. Au 9e échelon, ce dernier est payé 3 750 euros dans l’Hexagone, dans les villes qui comptent de dix à vingt mille habitants. Ajoutons les 40 % de surrémunération. Cela ne fait guère que 5 261 euros. On est très loin des 13 500 euros mensuels. La Cour des comptes a demandé au cadre le remboursement de 80 000 euros. C’est une indication quant au salaire auquel il pouvait prétendre.

Ces informations arrivent en cascade et font tache. Elles tendent à légitimer le discours du Président de la République qui lors de sa visite a évoqué la corruption du personnel politique et promis des sanctions. Bien sûr, tous les élus ne sont pas concernés. Il faut toutefois avouer que la succession d’entorses – encore un euphémisme — aux règles de la fonction publique au profit de quelques-uns vient corroborer le discours de l’État. Emmanuel Macron a été accusé de désigner du doigt les élus. La méthode et les mots ont été rudes. Sans doute. N’empêche, il est bon de se mettre en mémoire ce vieux proverbe : « qui veut du respect s’en procure ».

Poster un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.