Une grosse tuile est tombée sur la Maison France. La mise en examen de Nicolas Sarkozy ex-président de la République est un cataclysme au niveau de l’éthique républicaine. Qu’un citoyen qui a occupé les plus hautes fonctions de l’État soit poursuivi pénalement n’est pas la règle. Même si Jacques Chirac et Alain Juppé ont connu l’exercice, le cas Sarkozy prend une tout autre ampleur. Certes, l’ancien président de la République n’est pas encore jugé. A fortiori condamné. Il jouit de la présomption d’innocence. Toutefois les chefs d’inculpation pour lesquels il est mis en examen sont d’une telle gravité qu’ils dépassent la simple personne de Nicolas Sarkozy. Valérie Pécresse a déclaré « qu’elle n’osait pas penser que toute cette histoire fût vraie. Si c’était le cas, ce serait une catastrophe ». Elle a raison. À un détail près. C’est déjà une catastrophe. L’opinion n’attendra pas de vérifier la véracité des faits.
Cette affaire porte un discrédit à l’honneur de la France. Faire ami ami avec un dictateur, l’inviter à planter sa tente sur les Champs-Élysées afin qu’il puisse obtenir une réhabilitation au plan international, tout cela pouvait paraître grotesque. Tout au plus. Le président d’un pays démocratique, patrie des droits de l’homme de surcroît qui accepte de la part d’un dictateur, délinquant international, des millions d’euros c’est autre chose. Même si nous savons tous que les méandres du pouvoir sont truffées d’aspects peu reluisants, ce scénario présente des allures glauques difficiles tolérer. Quoi ? Un président de la République française se serait laissé corrompre par un dictateur illuminé ?
La plaisanterie peut avoir des conséquences qui sont susceptibles d’aller au-delà de la gêne rentrée sinon la honte collective de tout un pays. C’est le prestige de la France qui pourrait en prendre un coup et avec lui sa crédibilité sur le plan international. Les adeptes de la réalpolitk, avec eux les amis de Nicolas Sarkozy, vont sans doute plaider pour que l’affaire soit… disons maîtrisée. Ils auraient tort. Le mal est fait. Une telle démarche le rendrait encore plus grand. Il ne reste plus qu’à espérer que Nicolas Sarkozy puisse démontrer son innocence. Même ses pires ennemis français par patriotisme devraient prier pour qu’il en soit ainsi. Mais à dire vrai. J’ai bien l’impression que sé espwa a mal papay’.
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