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Une campagne des Européennes inexistante

La campagne des élections européennes est atone en Guadeloupe. Après s’être battus en coulisse dans le but de faire figurer – en vain — sur la liste La République en marche l’un de leurs favoris, les soutiens politiques du président de la République regardent maintenant leurs chaussures. Vrai, le contexte est difficile. Les élections européennes ne soulèvent pas des foules en Guadeloupe. Le pari est difficile. Le parti au pouvoir n’a pas désigné de ressortissant de ce territoire. Les ténors politiques auraient pu au moins essayer. Les fonds européens et leur mobilisation en Guadeloupe auraient pu être un argument de campagne. Je n’ai pas entendu un seul soutien local du président Macron, leaders politiques pourtant omni présent en radio et en télévision, évoquer une seule fois les élections européennes. Seul le Modem Guadeloupe et Louis Dessout se sont démenés afin d’offrir une fenêtre médiatique à Catherine Chabaud de passage dans le territoire, 5e sur la liste La République en marche. En revanche, les candidats aux municipales rivalisent d’arguties – le plus souvent puérils — afin de faire parler d’eux et de se mettre en scène.

Nous sommes en campagne des Municipales. Même si un chapelet de ministres s’est récemment succédé en Guadeloupe, on ne peut pas dire non plus que l’appareil politique national a sollicité outre mesure l’électorat guadeloupéen en vue des Européennes. Un peu comme si en haut lieu, on avait fait une croix sur son adhésion. Calcul froid et rationnel qui peut se justifier. La Guadeloupe ne changera pas la face de cette élection. Enfin, l’Europe traverse une crise ontologique qui voit les Français de plus en plus nombreux à critiquer son orientation libérale, son cortège de lobbies et son positionnement que d’aucuns estiment antisocial. Sa technocratie la rend encore plus éloignée des citoyens.

Tous ces éléments mis bout à bout font que le vote Le Pen n’est plus tabou dans l’Hexagone. En Guadeloupe aussi la digue risque de sauter. Nous sommes loin de l’époque où Jean-Marie Le Pen ne pouvait même pas débarquer en Guadeloupe. Au lendemain des Européennes, gare à la gueule de bois.

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