« On veut faire de la Guadeloupe la Mecque de la musique classique », disait le directeur artistique Marlon Daniel (à droite, photo ci-dessus). Du 15 au 23 novembre, l’archipel a vibré au rythme d’une semaine marquée par le premier Concours international de violon Joseph Bologne, des concerts, des master‑classes, des rencontres et une mise en lumière renouvelée de l’héritage de Joseph Bologne de Saint-Georges. Des artistes venus de plus de vingt pays ont participé.
Le concours, organisé du 20 au 22 novembre, a réuni des violonistes venus d’Afrique du Sud, de Pologne, de Chine, de Turquie, des États‑Unis, du Canada, de Finlande… au total huit demi‑finalistes, représentant tous les cinq continents. Le grand vainqueur a été Jordan Brooks (Afrique du Sud).
« On a vraiment du monde qui vient des cinq continents et des candidats d’une qualité incroyable », commentait la Guadeloupéenne Clarisse Rinaldo, membre du jury. Elle soulignait en même temps l’absence, parmi les candidats, de violonistes guadeloupéens un fait qu’elle attribue à un « manque de structure locale ».
La finale, qui s’est tenue au Mémorial acte, a offert un spectacle aussi symbolique qu’émouvant. La scène d’un concours international de musique classique, en Guadeloupe, dédié au compositeur originaire de l’archipel, et insuffisamment reconnu. L’édition 2025, qui coïncide avec le 280e anniversaire de la naissance de Joseph Bologne, dit chevalier de Saint-Georges, se composait de concerts symphoniques, récitals, opéra, musique de chambre, master‑classes et ateliers.
Le festival a débuté à l’Aéroport Guadeloupe‑Maryse‑Condé, avec une soirée inaugurale sobrement intitulée « L’Héritage du Chevalier de Saint‑Georges ». Le pianiste‑compositeur Thierry Pécou et le violoniste Romuald Grimbert‑Barré y interprétaient des œuvres dialoguant avec celles de Saint‑Georges, accompagnés par la narratrice et comédienne Firmine Richard.
Des chœurs d’universités noires historiques (HBCU), des chorales guadeloupéennes, des solistes internationaux gospel, spirituals, musique sacrée ont partagé des scènes. La soirée de clôture, le 23 novembre au Hall Paul Chonchon à Pointe‑à‑Pitre, réunissait l’Orchestre du festival sous la direction de Marlon Daniel et la mezzo‑soprano Axelle Saint-Cirel figure montante du chant lyrique d’origine guadeloupéenne. Le programme, intitulé Chants du nouveau monde, mêlait œuvres de Saint‑Georges, d’Hector Berlioz, Lili Boulanger, et Antonín Dvořák.
Pour Axelle Saint-Cirel (au centre, photo ci-dessus), qui confiait qu’elle se sentait légitime dans le sillage de Saint‑Georges, cette prestation était « un lien entre le passé et le présent ».
« La Région Guadeloupe est fière partenaire de cette édition du festival international de Musique Saint-Georges ». Un soutien pour « faire rayonner l’identité guadeloupéenne » à travers la figure du Chevalier de Saint-Georges et souligne que « la valorisation du patrimoine musical fait partie de [sa] stratégie culturelle ». Il s’agit aussi de favoriser « l’accès des jeunes à l’excellence artistique ».
Le festival affiche l’ambition de redonner à Saint‑Georges la place qu’il mérite dans l’histoire, offrir aux artistes afro‑descendants une tribune. « Mettre en avant nos héros », disait le directeur artistique.




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