À la veille des fêtes de fin d’année, la Guadeloupe semble assoupie, bercée par une léthargie profonde d’où rien, ni personne ne saurait l’extirper. La consommation va bon train. Les centres commerciaux sont pleins à craquer. Leur fréquentation ira ainsi crescendo jusqu’à fin décembre. Tôt le matin, et en fin de journée, les voitures, pare-chocs contre pare-chocs sur les grands axes routiers, donnent l’illusion d’un pays débordé par le volume des activités qu’il génère. À l’approche des échéances municipales, les acteurs de la vie politique – élus et postulants — sont en transe. Le flux médiatique s’en trouve chaque jour un peu plus transformé. Il sera bientôt saturé d’événements politiques ou prétendus tels. À part cela, tout va bien. C’est le train-train habituel. Certes, il y aurait moult problèmes. Celui de l’eau par exemple. Le plus préoccupant. Le plus grave surtout, si l’on considère que nombre de Guadeloupéens en sont régulièrement privés. Ce qui peut finir par agacer. D’autant que cette problématique de l’eau n’en finit plus de tirer en longueur. Il y a bien un projet. Il est censé apporter une solution définitive au capharnaüm actuel. Il s’agit de la création d’une structure unique de l’eau. Excellente idée !
Tout le monde en dit le plus grand bien. Elle n’a jamais vu le jour. C’est l’Arlésienne. Souvent brandie par les élus, cette structure unique a été maintes fois remisée. Faute de consensus. Le préfet s’est mis sur les rangs. Il a forcé le trait et tente encore de bousculer les attitudes convenues. Pour l’heure, sans succès. Et voilà qu’à leur tour les syndicats sont entrés dans la danse. De quoi complexifier encore plus un dossier qui ne manque pourtant pas de piment. Et alors ? Serait-on tenté de dire. Qu’est-ce que cela peut changer ? De l’avis de beaucoup, pas grand-chose. La Guadeloupe s’est habituée peu à peu à ses tourments. Elle s’en accommode vaille que vaille. L’endormissement du pays abasourdi et blasé peut se prolonger encore longtemps. Aujourd’hui, c’est la thèse qui prévaut. Toutefois, il ne faut jamais perdre de vue que le cocktail en place et les ingrédients qui le composent ont toutes les caractéristiques d’une cocotte-minute en surchauffe. L’explosion peut tout aussi bien être la prochaine étape d’un feuilleton qui n’a que trop duré.
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