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Ce pays ne tourne pas rond

Sans vouloir sombrer dans un fatalisme à tous crins, lequel tourne trop souvent à l’autodénigrement, nous sommes obligés de reconnaître tout de même, qu’au pays de Guadeloupe, quelque chose ne tourne pas rond. Le territoire a récemment été secoué par un cyclone. Les Guadeloupéens dans leur grande majorité s’accordent à dire que les vents et la houle ont fait plus de dégât que l’État veut bien le reconnaître. Nos élus se disent offusqués. Ils protestent. Avec raison. Les Guadeloupéens sinistrés retiennent leur souffle. Ils ne savent pas à quelle sauce les assurances vont les manger. Un vent d’indignation confuse souffle sur le pays avec comme corollaire, le sentiment qu’en la circonstance, le gouvernement se moque de nous. Admettons et fermons le ban.

Et que dire d’un pays qui loin de redoubler d’efforts, afin de relancer son économie empêchée par les intempéries, se plaît à la paralyser en bloquant les routes tous les quatre matins. Aujourd’hui, c’est une catégorie professionnelle tout à fait honorable et digne de considération qui se met en vedette, demain une autre tout aussi louable prend le relais. L’activité est bloquée. Les salariés renoncent à se rendre à leur travail, les enfants ne vont pas à l’école. Les instigateurs de la pagaille sont contents. Ils ont l’espace d’une matinée enquiquiné tout le monde et les médias ont parlé d’eux. L’espace d’une matinée, ils ont été les rois de la Guadeloupe. Cela peut les faire mousser. Ils peuvent même ponctuellement obtenir gain de cause. Ils ont surtout contribué à enfoncer un peu plus l’économie du pays. Bien sûr, ils n’en ont cure. Les dirigeants, élus et autres responsables guadeloupéens ne sont pas plus sages que syndicats ou autres collectifs contestataires. C’est bien là, le drame.

Sinon, comment expliquer qu’une Chambre de commerce objet de toutes les convoitises ait pu être paralysée pendant plus d’un an ? Et je passe certains détails. Comment expliquer encore que Pointe-à-Pitre, la ville jadis la plus importante de Guadeloupe du point de vue économique, ait pu sombrer de façon aussi lamentable ? Le plus extraordinaire c’est que l’état calamiteux des finances de la ville et le délabrement en centre-ville, semblent avoir décuplé les appétits des candidats à la succession de Jacques Bangou. Pas sûr cependant que la plupart d’entre eux ait ni la compétence ni la morale nécessaire pour affronter cet immense chantier. Mis bout à bout, trop de dysfonctionnements concourent à la perte de ce petit territoire. Les Guadeloupéens voudraient tuer leur pays qu’ils ne s’y prendraient pas autrement.

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