Photo d'illustration natalité

Les données publiées par l’Institut national d’études démographiques (Ined) le 16 décembre confirment un recul sensible des naissances en Guadeloupe. Entre juin 2023 et juin 2024, la natalité a chuté de 11,9 % dans l’archipel. Une tendance qui alimente l’inquiétude, alors que le reste des Outre-mer continue d’afficher une croissance démographique positive.

Avec 9,2 naissances pour 1 000 habitants, le taux de natalité guadeloupéen est désormais inférieur au seuil symbolique des 10 ‰. En 2023, les interruptions volontaires de grossesse ont atteint un volume presque équivalent au nombre de naissances : 3 293 actes ont été recensés dans les hôpitaux et centres médicaux.

L’exception guadeloupéenne au sein des Outre-mer

Le recul des naissances ne s’explique pas seulement par des choix individuels, mais aussi par une évolution profonde de la structure démographique. En vingt ans, le nombre de femmes âgées de 20 à 39 ans en âge de procréer est passé de 60 000 en 2003 à 40 000 en 2023. Cette baisse mécanique, liée au vieillissement de la population et à l’exode des jeunes adultes, pèse sur le potentiel de renouvellement générationnel.

Aujourd’hui, 27 % des Guadeloupéens ont moins de 25 ans, contre 32 % en 2015. La proportion des plus de 60 ans, elle, a doublé en une décennie pour atteindre 20 % de la population. Cette transition démographique, bien documentée par l’Ined, s’accompagne d’une baisse tendancielle de la fécondité. L’institut prévoit une poursuite de ce mouvement dans les prochaines années, en raison du départ continu des jeunes adultes vers l’Hexagone ou l’étranger. La situation guadeloupéenne contraste avec celle des autres territoires ultramarins. En 2024, les cinq départements d’Outre-mer ont enregistré 34 000 naissances pour 16 000 décès. Mayotte et la Guyane, en particulier, maintiennent des taux de fécondité élevés qui soutiennent la croissance démographique globale de ces régions.

Poster un commentaire