Le périple du masque pourrait à lui seul résumer la cacophonie qui règne au niveau des informations sur le Covid-19. Au départ, il n’était utile qu’au personnel soignant qui a parfois ramé pour en avoir. Ensuite, il est devenu obligatoire pour les caissières, les professionnels qui travaillent dans le domaine des déchets, les pompiers, les forces de l’ordre etc. Aujourd’hui, il est indispensable dans les transports publics. Dans les collèges et les lycées, il sera incontournable. Pas dans les écoles. Dans les commerces c’est selon. La loi ne l’impose pas. En revanche, le dirigeant du magasin pourra refuser l’entrée de son établissement aux non-masqués. De quoi générer quelques complications supplémentaires dans les lieux de vente. La course aux masques est un autre volet du sujet. Pendant plusieurs semaines beaucoup de chiffres à propos du nombre de masques commandés sont annoncés. Dans le même temps, sur le terrain, les professionnels continuent à se plaindre d’en manquer. L’idée propagée c’est qu’il est particulièrement compliqué d’en commander depuis la Chine, devenu fournisseur universel. L’État donne l’impression de patauger. Sauf que plusieurs collectivités y compris celles de Guadeloupe ont réussi à commander l’accessoire recherché. Le masque qui au départ n’était pas utile, dont on a eu du mal à s’en approvisionner est d’un coup en vente libre dans les supermarchés. C’est la magie du business. Là où l’État coince, le négoce triomphe. C’est dans l’air du temps. Et c’est la preuve que les multinationales sont devenues plus puissantes que les nations. Entre-temps, la fabrication de masques en tissu ordinaire est lancée. Un label basé sur le nombre de lavages autorisés est défini. Enfin comme après tout on n’y comprend plus rien, les masques toutes catégories, y compris ceux qu’on fabrique soi-même sont jugés bons pour le service. Selon le principe qu’il vaut mieux cela que rien. En dépit de tout ce qui a déjà été dit, chaque jour des experts en tout genre – y compris d’ailleurs des professeurs de médecine – viennent à la télévision donner leur avis sur la question. Pour tout dire l’overdose n’est pas loin. Vrai. Assez, plus de tirade sur le masque, son utilité, sa disponibilité, son efficacité, ses variances, etc. Maintenant moins on en dira et moins cela aura l’air d’une mauvaise blague.
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