Jacques Gillot a tout fait pour que nous options pour une assemblée unique. Les arguments en faveur d’une telle option ne manquent pas. Harmonisation et clarification des politiques publiques, possibilité de définir un cadre spécifique adapté à nos besoins et sans doute une plus grande autonomie dans nos choix stratégiques. Pour mener à bien ce changement, il aurait fallu répondre à trois exigences au moins. 1° Préparer cette affaire plus en amont et pas seulement en pilotant un projet guadeloupéen de société qui au final conclut que les Guadeloupéens ne sont pas intéressés par la question institutionnelle. 2° Aller plus loin dans les propositions en s’appuyant sur des projections, des simulations portant sur une vingtaine d’années. Bien définir nos ambitions, les dépenses y afférant mais aussi les recettes. Il faut financer toute l’évolution. On ne peut s’en remettre qu’à l’État. 3° Il aurait ensuite fallu qu’aucune arrière-pensée politique ne vienne polluer les débats. Or sans qu’il soit besoin d’incriminer un camp plus qu’un autre, le moins qu’on puisse dire c’est que ces débats ont manqué de sérénité. Résultats : il est clair aujourd’hui que nous allons droit vers l’acte III de la décentralisation. En déplorant de surcroît un timing détestable, puisque le calendrier gouvernemental viendra télescoper celui du congrès du 15 mars prochain. L’examen de la loi par le conseil d’État a lieu en ce moment ; le 14 mars la loi sera adoptée en conseil des ministres et elle sera votée au Parlement fin mars. Sur l’assemblée unique nous n’aurons pas avancé d’un iota. Pour autant, l’application de l’acte III de la décentralisation ne va pas être une partie de plaisir. In fine il s’agira tout de même de procéder de l’État vers les collectivités des transferts budgétaires et financiers. Or l’expérience a montré que l’État en a toujours profité pour rogner sur les moyens. Ce n’est pas dans cette conjoncture difficile qu’il va renoncer à cette pratique. Vigilance donc !
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