La population guadeloupéenne ne progresse plus. Nous sommes aujourd’hui un petit peu plus de 400 000 habitants. En 2030 nous ne serons pas plus nombreux. Cela n’a rien d’anodin. C’est même une situation particulièrement dangereuse et grave. Tout aussi grave est le vieillissement spectaculaire qui accompagne cette démographie négative. Dans une vingtaine d’années, presque un Guadeloupéen sur deux aura 60 ans. La jeunesse elle, en tout cas celle qui est formée et éduquée, préfère aller voir ailleurs. On pourrait s’étonner d’un tel phénomène et de sa soudaine apparition. En réalité, il n’en est rien. Cela fait deux ou trois décennies avec la chute de la mortalité enfantine, la pilule, le changement des mentalités concernant notamment le mythe des familles nombreuses, et la fuite massive de la jeunesse, que le socle a bougé. Oui mais voilà, lorsque l’on comptait le nombre des Guadeloupéens lors des différents recensements, les Saint-Martinois en faisaient partie. Un leurre. On sait très bien que c’est une terre de forte immigration et que le nombre de Saint-Martinois a explosé au cours des 30 dernières années. La Guadeloupe sans Saint-Martin s’est découverte à sa juste proportion. Les conséquences d’une telle situation sont graves. D’abord parce que les autorités n’en ont cure. Alors que c’est sans doute le plus grave problème auquel est confrontée actuellement la Guadeloupe. Plus urgent que la gouvernance et même plus urgent que le développement économique. D’abord on développerait pour qui ? Ensuite avec quelles forces vives ? Et ceux qui sont si prompts à revendiquer leur identité se sont-ils interrogés pour savoir s’il en restera quelque chose d’ici cette date ? Par ailleurs, d’ici là, quels cotisants pour prendre en charge la cohorte de personnes âgées pour lesquelles d’ailleurs il manque cruellement de structures d’accueil. Il serait grand temps que cette problématique soit enfin inscrite au cœur de toutes nos politiques publiques. C’est cela l’urgence !
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