Quels moyens pour lutter contre la délinquance ?

On ne compte plus le nombre d’agressions, de vols avec violence, ou de violences faites aux femmes en Guadeloupe. Lors du congrès sur la violence qui s’est tenu le 7 novembre 2011 en Guadeloupe, le député socialiste Jean-Jacques Urvoas avait révélé l’ampleur de la situation en communiquant des chiffres alarmants jusque-là inconnus. Il avait aussi pointé du doigt l’absence cruelle de moyens pour enrayer cette spirale. Deux ans plus tard, la violence est loin d’avoir reculé et les moyens de l’endiguer font toujours défaut. L’annonce de la fermeture du commissariat de Capesterre-Belle-Eau, même si c’est loin d’être aussi simple, peut être interprétée par la population plutôt comme un recul dans le domaine de la lutte contre la délinquance. La préfecture, en coordination avec le procureur général, les procureurs de la République de Basse-Terre et de Pointe-à-Pitre viennent de lancer une opération destinée à récupérer des armes qui circulent. Des armes à feu surtout. Puisqu’aujourd’hui on peut vous tirer dessus pour pas grand-chose. L’opération a été prévue en trois phases. 1° D’abord une campagne de communication avec diffusion de spots et de visuels dans les médias. À partir du 22 février jusqu’au 31 mars la population sera invitée à venir déposer les armes illégalement détenues, dans les brigades de gendarmerie et les commissariats de police. Personne ne sera poursuivi. Après le 31 mars, un renforcement des contrôles est prévu sur nos routes, et des sanctions très lourdes seront prises à l’encontre des détenteurs d’armes illégales. Cette opération témoigne de la volonté des autorités d’agir. Toutefois, le problème reste toujours le même. Les moyens sont toujours insuffisants. Par ailleurs, il y a une autre forme de délinquance qui prospère depuis bien longtemps en Guadeloupe et que personne ne veut voir. C’est la corruption et sa cohorte de délits en col blanc. Et là, les moyens notamment en ce qui concerne les compétences humaines font encore plus cruellement défaut. Il ne faut surtout pas désespérer.