On peut ergoter à propos de la nature des élections européennes et leur dénier une signification nationale. L’argument avancé ? Le député européen intervient au niveau de l’Europe et non à l’échelle de la Nation. Toutefois, personne ne peut nier l’ampleur des conséquences que ces élections européennes ont engendrées au niveau de la carte politique de la France. Les grands perdants du chamboulement sont Les républicains. D’avantage encore que la gauche. Cette sensibilité politique est divisée certes, en recul sûrement. Elle est toutefois moins dynamitée que la droite républicaine réduite aujourd’hui à sa plus simple expression. En revanche, il est encore tôt pour déterminer qui de La République en marche ou du Rassemblement national est le plus grand bénéficiaire de cette liquéfaction. À l’évidence, ils en ont tous deux tirer profit et se sont partagé le démembrement. Dans quelle proportion chacun a absorbé le plus grand nombre d’électeurs « Les Républicains » lors de cette élection européenne importe peu. Qui sur la durée emportera au final le morceau est la vraie question.
Le match n’est plus Rassemblement national contre La République en marche. L’opposition se résume à Marine Le Pen contre Emmanuel Macron. Un goût de déjà-vu. À ce niveau, le président de la République a réussi son coup. Le spectacle de la gauche balkanisée et de la droite atomisée le comble d’aise. Ses partisans et avec eux la plupart des commentateurs ont minimisé le fait que le Rassemblement national ait devancé La République en marche. Ils n’ont retenu que la place nette qui a transformé l’élection en face-à-face. Une stratégie de l’opposition choisie qui fait d’Emmanuel Macron le seul rempart contre Marine Le Pen. La méthode n’est cependant pas sans risque et pour plusieurs raisons. Aujourd’hui le Rassemblement national ne fait plus peur comme du temps de Jean-Marie Le Pen. On ne parle plus à propos de Marine Le Pen de cordon sanitaire. Les Français des régions rurales reçoivent avec enchantement son discours sur l’immigration. Elle s’érige en défenseur des démunis. Si Macron rate la deuxième partie de son quinquennat, tout est possible.
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