La science, toutes disciplines confondues, nous promet un bon prodigieux vers un monde dont elle subodore les contours, sans en connaître le contenu exact. Chercheurs, savants, inventeurs, tout à leurs études, avancent. Vrai, on n’arrête pas le progrès. La littérature toujours précurseur en pareille circonstance ouvre quelques pistes. D’après certains auteurs, Dan Brown, Veronica Roth (Divergente, littérature jeunesse) et surtout Yuval Noah Harari, auteur d’un livre inquiétant intitulé Homo deus, les progrès de la génétique, associés à ceux de l’informatique devraient nous propulser dans un monde entièrement nouveau. Les gens ordinaires rêvent encore de pouvoir choisir le sexe de leur enfant. Dans les milieux « connectés » on pense à décider de la couleur des yeux de sa progéniture, de la texture de ses cheveux et à choisir jusqu’au degré de son niveau intellectuel. La loi dite bioéthique qui porte sur la procréation par médicament assisté (PMA) sera examinée à l’Assemblée nationale courant juin/juillet 2019. Elle pourrait débattre d’une évolution sociétale et éthique déjà à l’œuvre dans certains pays nordiques. Sciences et technologies ont accéléré. Leur seul leitmotiv : la conquête de conforts nouveaux.
Les futurs robots sont censés nous débarrasser des corvées habituelles. Yuval Noah Harari soutient la thèse selon laquelle la prochaine étape de l’évolution d’Homo sapiens le conduira à conquérir l’un des statuts qu’on prête à Dieu : l’immortalité. À défaut d’éternité. Cette perspective inouïe peut fasciner plus d’un. Elle exalte la fibre cognitive de l’humanité. Elle justifie la petite musique à propos du nouveau monde. Les forts en thèmes sont glorifiés, leur intelligence magnifiée. Sauf qu’à trop développer la sphère rationnelle, la propension à l’empathie s’en trouve rabougrie. À vouloir être à tout prix le démiurge, on fait fi de la bienveillance. On ne s’embarrasse pas des miasmes de l’altérité.
La prophétie de l’auteur d’Homo deus peut se réaliser. Elle consacrerait comme le dit lui-même Yuval Noah Hariri, la fin d’Homo sapiens. Cette perspective se heurte toutefois à un écueil de taille. Il n’y aura pas de place pour tout le monde au royaume des « Deus ». Je doute que Sapiens se laisse faire sans broncher. Ce sera la guerre des deux mondes. Pas sûr qu’on connaisse d’avance le vainqueur.
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