L’Insee a publié les statistiques sur l’espérance de vie en Guadeloupe. Ces chiffres vont inquiéter ceux qui sont nés récemment. Selon l’institut, les garçons nés en 2016 ont des chances de vivre jusqu’à 77 ans alors que les hommes qui ont atteint cette année-là 60 ans, vivront jusqu’à 83 ans en moyenne. Ces données tombent comme un coup de massue. Mourir plus jeune en naissant plus tard semble relever du paradoxe. Cela va à l’encontre de l’idée selon laquelle les progrès de la médecine contribueront à vaincre toutes les maladies.
La mort de la mort
Il existe aujourd’hui une littérature abondante sur l’avènement d’un homme nouveau. Un surhomme qui prendrait place dans la suite logique de l’évolution d’Homo sapiens. Dan Brown, auteur du « Da Vinci code » dans son dernier roman intitulé « Origine » fait dire à un de ses personnages qu' »il ne voit pas pourquoi l’évolution s’arrêterait à Homo sapiens ». L’illusion flotte dans l’air du temps : la science vaincra la mort. Des milliardaires investissent dans cette idée. Ils y croient dur. Et puis… retour à la réalité. Car, si les progrès de la médecine sont réels, cela ne suffit pas à renverser les conséquences néfastes d’un mode de vie qui se targue de modernité. Le phénomène à l’œuvre dans les pays développés nous a vite rattrapés. Nous mangeons McDonald’s ou plats préparés comme à Paris, au lieu de fruit-à-pain, madère, patate douce ou igname, cuisinés comme nos parents.
La blague ne fait pas rire
Les enfants, très tôt, prennent goût à la voiture. Jusque dans les années 1980, ils allaient à l’école à pieds. Ce n’est plus le cas. Les fruits et légumes que nous mangeons sont infestés de pesticides. Enfin c’est le pompon avec la contamination de nos terres au chlordécone. Selon madame la ministre de la Santé, les études qui ont été menées ne font pas la part des choses entre le rôle du poison qu’est le chlordécone et notre propension génétique à développer le cancer de la prostate. La blague ne fait pas rire. Compte tenu du taux d’accroissement de ce cancer et de ce qu’on sait du chlordécone, l’attitude responsable aurait été de reconnaître qu’on a aggravé les faiblesses d’une population déjà fragile. Est-ce grave, madame la Ministre ?
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