En Guadeloupe, aucune élection n’est plus prisée que les Municipales. Les taux de participation enregistrés lors de ce scrutin en témoignent. Cet élan citoyen n’est pas mû par un quelconque engouement politique ponctuel. Au vrai, les électeurs se sentent davantage concernés par les questions qui touchent au plus près à leur quotidien. Ils identifient et jugent les prestations pilotées par la mairie : crèches, transports, cantines, logements sociaux etc. Et lorsqu’un certain nombre de services publics ne sont plus gérés au niveau de la commune, ils continuent à l’interpeller. L’autre moteur évident des électeurs pour les Municipales est la proximité qu’ils peuvent développer avec les candidats. Ainsi peuvent se nouer entre les interlocuteurs, des fidélités indéfectibles ou des rancunes tenaces. L’autre paramètre important est bien sûr l’équation personnelle du candidat. Son parcours politique, son entregent, sa personnalité… Bilan et gestion du sortant sont systématiquement critiqués par ses concurrents. Cela ne suffit pas toujours à déloger un édile en place. En revanche, un bon bilan et une bonne gestion ne mettent aucun maire à l’abri d’une déconvenue. Enfin, elle est loin l’époque où la Guadeloupe votait en nombre pour les candidats soutenus par le pouvoir en place. L’affaire semble d’autant plus compliquée que Ary Chalus principal soutien d’Emmanuel Macron en Guadeloupe ne dispose d’aucun parti. Le GUSR et encore moins le Modem, alliés proclamés d’En marche sont faiblement implantés en Guadeloupe. De surcroît, les principaux leaders de la majorité régionale au pouvoir ont déjà les yeux rivés sur les régionales de 2021. Entre eux une lutte sourde a commencé. Tous ces éléments réunis font de cette élection municipale prochaine l’une des plus difficile à décrypter. On scrutera avec attention les verdicts de Basse-Terre, du Moule, de Capesterre Belle-Eau. Ce sont pourtant les résultats de Pointe-à-Pitre, de Baie-Mahault et surtout ceux des Abymes qui détermineront où se situe le pouvoir politique en Guadeloupe. Pouvoir qui va bien au-delà des mairies des trois communes. Car nonobstant les préconisations du dernier congrès des élus qui visent à supprimer les communautés d’agglomération, Cap excellence continue à des niveaux différents à attiser des convoitises. Le combat du centre s’annonce sévère.
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