Cette année 2019, nos souhaits devront dégager plus de conviction. Car les nuages qui s’amoncellent sur nos têtes sont lourds. Dix milliards d’euros distribués. Les Gilets-jaunes en veulent davantage. La cacophonie s’installe et la violence imbécile s’invite. Les lendemains de ces pics de fièvre se révèlent souvent amers. À moins qu’ils soient gérés avec doigté. Après les événements de Mai 68, Georges Pompidou alors Premier ministre avait su mettre en musique le retour au calme et jeter les bases d’un nouveau pacte social. Symbole fort d’une rupture, le Smic avait été valorisé de plus de 30 %. L’ennui c’est qu’aujourd’hui, ni le gouvernement, ni la France ne disposent de cette marge de manœuvre. L’autre donnée que le gouvernement n’a pas cernée c’est la place du symbole dans les revendications. Celles-ci ont beau être diverses et variées voire contradictoires, elles ont toutes un dénominateur commun : la soif presque inaltérable de justice sociale. Les Français d’en bas sont convaincus qu’ils paient pour les nantis. Autre caractéristique de cette crise sociale, c’est la remise en cause de la démocratie dite représentative.
Les Gilets-jaunes veulent avoir voix au chapitre. Tout le temps. Y compris s’ils ont déjà voté. Un vrai rappel aux fondamentaux de la démocratie. Dans sa volonté de transformer la société, Emmanuel Macron a occulté qu’entre liberté et égalité les Français privilégient l’égalité. À la différence des Américains réputés chantres du libéralisme et de l’individualisme. La crise sociale se déroule de l’autre côté de l’Atlantique. Cela ne veut pas dire que la Guadeloupe est mieux lotie. À la différence de l’Hexagone, nos plaies datent. Elles ont pour nom : vie chère, pénurie d’eau, chômage, déchets, pics de violence. L’offre de soins réduite à peau de chagrin s’y ajoute. D’aucuns parlent de résilience. Une Dame médecin m’a avoué détester ce mot. Elle lui préfère le mot résistance. Selon elle « ceux qui ne résistent pas meurent « . Elle sait de quoi elle parle.
PS : Le Courrier de Guadeloupe a réorganisé et renommé ses pages dans l’objectif de mieux accompagner votre lecture. Nous vous souhaitons une belle et bonne année en notre compagnie.
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