Le mois de février tire sa révérence et avec lui, les travaux d’inventaire des oiseaux marins nicheurs dans la réserve biologique du Nord Grande-Terre entament une pause. Ces espèces animales, oubliées de l’artisanat local qui privilégie la représentation du racoon et du mabuya, bénéficient pourtant d’une attention particulière.
Cinq espèces emblématiques y ont élu domicile : les Sternes bridées (Onychoprion anaethetus), les Noddis bruns (Anous stolidus), les Phaétons à bec rouge (Phaethon aethereus) et à bec jaune (Phaethon lepturus), et peut-être l’insaisissable Puffin d’Audubon (Puffinus lherminieri).
Pour l’inventaire qui se poursuit en 2024, Coline Clavel, Estelle Seremes et Laurent Bouveret de l’Office national des forêts (ONF) se sont investis depuis début janvier, dans des prospections à terre 2 fois par mois. Leur exploration minutieuse a permis de découvrir des populations de Phaétons à bec rouge près de la Pointe du Piton, et possiblement des nids dans les falaises de la forêt domaniale du littoral. Un motif de réjouissance pour l’Office. Les travaux reprendront leur cours entre mai et juin pour une nouvelle session consacrée aux autres espèces résidentes.
Effet domino
L’enjeu de cet inventaire dépasse la simple étude écologique. Il s’articule autour des politiques de conservation, et s’aligne sur les directives nationales et les accords internationaux comme celui de Paris. Ce projet méticuleux est une pièce du Plan national pour la protection de la biodiversité. Il reflète l’engagement envers les espèces en péril.
Les oiseaux marins sont des acteurs écologiques de premier plan. À travers leurs habitudes alimentaires, ils redistribuent l’azote et le phosphore, des nutriments essentiels qui enrichissent les sols des îles ainsi que les écosystèmes côtiers. Des apports qui favorisent la croissance des plantes et la productivité des récifs coralliens.
La vitalité des oiseaux marins s’avère être un baromètre naturel, un indicateur fiable de la santé environnementale globale. Les efforts déployés pour la conservation des oiseaux marins ont un effet domino bénéfique qui se répercute sur l’ensemble de l’écosystème insulaire, améliorant la pêche et la qualité de l’eau. Des atouts dont l’homme est le premier bénéficiaire.
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