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Notre regard sur le monde

La Guadeloupe est une armoire aux innombrables tiroirs. La particularité de cet être forcément fantasque et imprévisible c’est que tous les tiroirs dont il dispose déploient entre eux d’étranges connections qui vont, viennent, s’échangent, combinent, s’unissent, se repoussent, se reprennent encore. Le tout dans un ballet incessant. Ainsi, alors que les transporteurs avaient levé le pied dans le conflit qui les oppose au conseil général, libérant du coup les voies de circulation, les patrons du BTP officiellement sans concertation aucune ont pris le relais et entrepris de bloquer partiellement les routes. On ne sort pas du dilemme. Nos tiroirs ne cultivent pas l’exclusive. Ainsi ceux d’en bas peuvent très bien entretenir de très bons rapports avec ceux d’en haut qui eux-mêmes mènent la guerre à ceux du milieu qui eux sont au mieux avec ceux d’en bas. Vous n’y êtes plus ? Et moi donc ! On aurait du mal à comprendre dans cette partie de go qui vient d’être entamé entre l’Etat, les collectivités locales, et la SEMSAMAR de quel côté se situe la fédération du BTP. Le discours officiel des patrons du BTP est tout trouvé : on veut être payé ! Le reste on ne veut pas savoir. Officiellement ! En coulisse on peut entendre un discours moins formaté. En substance : payez la SEMSAMAR pour qu’elle nous paie. Et objectivement, la pagaille ambiante ne gêne pas la SEMSAMAR mais les usagers et les pouvoirs publics. Cela n’empêche nullement aux ténors du BTP d’entretenir de cordiales relations avec les services de la préfecture. C’est tout simplement le principe du jeu des tiroirs. Faut connaître. Chaque tiroir actionne son ressort pour atteindre son propre objectif. Les alliances ne peuvent être que de circonstance. Et tout le monde s’efforce de garder le sourire. Le plus longtemps possible. Seule limite : pas question de sacrifier ses intérêts. Aussi, la grogne des patrons du BTP pourrait monter encore d’un cran, si le secteur se sent vraiment menacé. Le conflit pourrait durer encore quelque temps. A moins qu’intervienne un geste d’apaisement. Qui prendra l’initiative ? Wait and see. P.S. Notre imprimeur Grand-Large a payé un lourd tribut dans l’incendie qui a frappé l’immeuble SOCOGAR où est installée l’entreprise. Pour toutes les qualités professionnelles de son personnel, pour le sens aigu des relations humaines dont a toujours fait preuve à notre égard le gérant et propriétaire Rony Anne-Marie, je tiens en parfaite symbiose avec l’équipe du Courrier de Guadeloupe à leur exprimer ma solidarité et leur apporter mon plus ferme soutien.

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