Dimanche 22 mars donc tous aux urnes. En dépit des prévisions négatives qui semblent unanimes, cette élection devrait pourtant mobiliser les électeurs suffisamment pour que le scrutin soit significatif quant à l’état de l’opinion. Pour plusieurs raisons. La première c’est qu’en Guadeloupe, le parti socialiste ne semble pas promis à une raclée comme en France hexagonale. Ensuite le nouveau découpage a rendu orphelins nombre d’électeurs qui ne retrouveront plus le conseiller départemental de leur choix. Beaucoup n’ont pas pu se présenter dans la nouvelle configuration désormais en vigueur. Cela pourrait désorienter de nombreux électeurs. D’ailleurs, au début de la campagne, beaucoup de discours ont stigmatisé cette nouvelle donne. Toutefois, l’apparition de nouvelles têtes, – les femmes surtout — a contribué à donner un nouvel élan à la campagne. Et puis chose extraordinaire, les suppléants se sont vraiment impliqués sur le terrain. Du coup, les visites à domicile – ce qu’on appelle plus communément le porte à porte — ont supplanté les conférences publiques. Il faut dire qu’à part celles qui impliquent quelques grands orateurs et autres ténors de la politique locale, la formule des conférences électorales publiques semble particulièrement usée. À l’inverse, quatre visiteurs au lieu d’un, cela décuple les ardeurs mais aussi le nombre de maisons visitées. Mais il n’y a pas que le nombre. Il y a aussi l’approche et le discours. Les femmes n’ont pas le verbe haut. Elles ont toutefois la parole juste. Celle qui fait mouche et va droit au but. Avec combien vit-on ? Comment peut-on améliorer le quotidien ? Simple, direct et pratique. On est loin de l’évolution statutaire de la Guadeloupe. Thème qui soit dit en passant, depuis le début de la campagne a comme par magie disparu des écrans radars. Enfin cette élection départementale à fort relent municipal, au point d’ailleurs de voir les candidats se marcher sur les pieds au sein de la même majorité communale, demeure tout de même avec l’élection du maire, la consultation la plus directement proche des gens. Tout cela explique qu’on ne sera pas au soir du 22 mars, dans des scores avoisinant ceux auxquels on a droit, lors d’élections européennes. Et elles diront quoi ces élections ? Pas des choses vraiment contraires à celles qu’elles avaient déjà dites lors des municipales à deux ou trois exceptions près. Le cas de Capesterre Belle-Eau est sans doute le plus flagrant. Mais ce sont les événements qui ont changé la donne. Les malheurs judiciaires de Joël Beaugendre l’ont fragilisé mais pas lui seul. Toute sa famille politique de droite est atteinte. Au point qu’elle se présente dispersée et sans un appui déterminé du maire à cette élection. Ce dernier n’ayant plus le goût ni confiance en personne. Cet épisode politico-judiciaire a de surcroît favorisé des rapprochements jusque-là jamais réalisés entre Hugues-Philippe Ramdini et Jean-Yves Ramassamy. Ça change tout. Ailleurs, les surprises restent possibles. Elles restent toutefois à la marge. À Basse-Terre, le duel sera plus équilibré que lors des élections municipales, cependant Lucette Michaux-Chevry part favorite. Les électeurs étant plus nombreux à Basse-Terre où elle est bien implantée. Mais sait-on jamais ? Reste tout de même des inconnues. Elles concernent essentiellement Pointe-à-Pitre. Difficile de dire qui de Georges Brédent ou de Marcel Sigiscar remportera le morceau. D’autant qu’une cohorte de candidats vient juste à point nommé pour troubler un peu plus le jeu. Le seul pronostic qui semble réaliste c’est un ballottage. Marcel et Georges devraient dès à présent prendre leur baluchon pour démarcher les candidats qui seront éliminés au soir du 22 mars. Une campagne électorale ça use… les souliers !
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