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La réponse est non, quelle était la question ?

Les Français de la classe moyenne qui gagnent entre 1 300 et 2 500 euros par mois, pensent que le gouvernement leur mange la laine sur le dos. Ils n’acceptent pas l’augmentation du prix du carburant, d’autant que les taxes vont encore augmenter en janvier 2019. Phénomène atypique, les Gilets jaunes n’ont ni leader, ni logistique, ni stratégie précise. De l’avis de certains c’est une faiblesse. Ils sont mus par une colère sourde. Au-delà de la baisse du pouvoir d’achat, ils considèrent que les ponctionner par le biais de leur voiture, c’est s’attaquer à leur liberté d’aller et venir. D’où l’idée de démontrer de façon concrète que cette restriction n’est drôle pour personne. Ils s’appuient sur les réseaux sociaux. Plus efficaces que n’importe quel rassemblement ou média conventionnel. Enfin leur tactique en mouvement leur permet d’être opérationnels, sans être des millions dans la rue. La politique que veut mettre en œuvre le gouvernement dans le but de financer la transition énergétique a du sens. Elle est d’un point de vue rationnel, d’une logique implacable. Sauf que la politique n’a rien de rationnel. C’est une alchimie dont il est difficile de maîtriser tous les ingrédients.

Si nous voulons adopter un mode de vie qui préserve la planète du réchauffement climatique, il faut réduire la consommation des carburants polluants. Vrai. Le gouvernement répète en boucle, nous préférons taxer la pollution que le travail. Or, les taxes prélevées n’abondent pas seulement le budget de la transition énergétique. Elles viennent combler aussi le déficit de l’État. Daniel Cohn-Bendit a beau trouver cela normal, avoir soutenu le contraire est désastreux en termes de crédibilité. La communication du gouvernement louvoie entre fermeté et propos apaisant. En substance, la réponse du gouvernement à la colère des Français est la suivante :  » J’entends la colère. Je la comprends. Je sais que vous avez mal. Toutefois, nous gardons le cap « . C’est comme si vous disiez à quelqu’un à qui vous infliger une correction,  » je sais que tu n’es pas content. Je sais aussi que c’est parce que la sanction que je t’administre te fait mal. Mais je continue parce que c’est pour ton bien « . C’est exactement comme cela qu’on parlait aux enfants… autrefois.

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