Défilés à Pointe-à-Pitre : un dimanche à 80 000 heures cumulées
• À raison d’environ 5 heures de défilés, pour 80 formations regroupant une moyenne de 200 membres, la parade du dimanche gras à Pointe-à-Pitre culmine à 80 000 heures d’activités. Retour en images durant 4 pages, sur les créations originales.
Avec 80 000 heures cumulées Dimanche gras – soit l’équivalent d’une année de travail à temps complet de 48 personnes —, le carnaval est une sacrée machine. Et ce ne sont là que les chiffres du défilé. La parade qui s’est élancée dans les rues de Pointe-à-Pitre en fin de matinée a duré plus de 10 heures. Au menu : costumes, chorégraphies, musique, tradition, histoire, recommandations et revendications. Les concours, dont le plus couru Festi fééri (en créole dans le texte), se sont tenus sur un tapis rose étendu sur la chaussée au carrefour à l’entrée de la rue Frébault. Jury et public avaient la tâche de jauger les prestations de ceux qui étaient revêtus de 30 euros à plus de 800 euros d’étoffes, accessoires et maquillage ; ceux qui comme Akiyo demandaient « dlo dlo dlo » ou ceux qui comme Tout jénérasion mas exhortaient : « Guadeloupéens ensembles construisons notre nouveau CHU ». Un vrai casse-tête. Dans les rues, plus de 50 000 spectateurs avaient installé chaises voire tables et canaris, certains depuis 8 heures le matin. À la mi-défilé, les secours du Sdis dénombraient 30 interventions, principalement des malaises parmi les carnavaliers.
Défilés à Basse-Terre : un mardi à 30 000 heures cumulées
• À raison d’environ 5 heures de défilés, pour 60 formations regroupant une moyenne de 100 membres, la parade du Mardi gras à Basse-Terre atteint des sommets rehaussés par les milliers d’heures consacrées aux chars décorés.
À Basse-Terre, les compteurs de l’engagement humain autour du carnaval grandissent par l’effet des décors qui accompagnent les groupes. Des heures de fabrication qui viennent s’ajouter aux 30 000 heures cumulées consacrées au défilé ce 5 mars. 50 groupes ont pris part à la parade Winner 2019 du Mardi gras. Certains y ont passé un an, d’autres trois mois, beaucoup ont fabriqué des chars qui sont les marqueurs de la parade du chef-lieu. Autre singularité, le parcours long de 5,5 km est jalonné de montées et de descentes qui n’entravent pas le souffle des musiciens. Origin’all compte parmi ceux qui ont fait honneur à la musique en s’avançant à la zone jury en jouant l’instrumental de Don’t stop ‘til you get enough de Michael Jackson. Commencée le premier dimanche de l’année, renouvelée les dimanches partout dans l’archipel, et même certains vendredis et samedis, la saison 2019 du carnaval a connu ses journées d’apothéose Dimanche gras à Pointe-à-Pitre le 3 mars et Mardi gras à Basse-Terre le 5 mars.
Magma meurtri
Meurtri lundi, Magma était dans les rues mardi gras. Lundi, la nuit était tombée sur Basse-Terre. Ce 4 mars, dans la rue Lardenoy qui longe les pelouses de la préfecture, les filles s’affairent sur la chorégraphie. Les musiciens donnent leur maximum. Ils n’entendent pas la foule qui hurle dans leurs dos. La camionnette-char d’Anbyans mas, la formation suivante, a perdu ses freins et arrive droit sur eux. Elle viendra les heurter dans le dos. Malgré la violence des images filmées par les portables (un musicien se retrouvera sous le véhicule), le pire est passé, des blessés légers sont à déplorer dans le groupe et le public (dont des enfants de 4 et 11 ans). Un bilan clément qui a permis à la troupe de relever la tête. Leur résilience puise sa motivation dans « l’année de préparation qu’ont demandé les parades » et que nul n’a voulu remiser au placard. Dans le même temps, le président de Magma mesure la vraie valeur des choses et a demandé que toute la lumière soit faite sur les différents niveaux de responsabilités dans cet accident.
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