Les hommes, les idées, les opinions sont de plus en plus fluctuants. Pendant plusieurs mois Alain Juppé a fait la course en tête de tous les sondages de la primaire de la droite et du centre. Nicolas Sarkozy le challengeait d’assez loin et surtout, François Fillon était donné battu. Le Sarthois a retourné la situation en sa faveur en trois émissions télévisées. Certes, la vague de fond est venue de plus loin. Pourtant, personne ne l’a vu arriver. Les commentateurs, les spécialistes de la manie sondagière n’en ont pas tiré la leçon. Ils prédisent d’ores et déjà un destin triomphal à François Fillon dans sa quête de l’Élysée. La route est pourtant semée d’embûches. Le favori de la présidentielle va focaliser contre lui toutes les attaques, tous les anathèmes, toutes les rancœurs. Les pires viendront de son propre camp. La primaire des Républicains a été commentée par toutes les chaînes de télé comme s’il s’agissait de l’élection présidentielle. Elles ont analysé le vote des Français de droite comme s’il s’agissait du vote de tous les Français. Le match de la présidentielle n’a pas encore été joué. Six mois au sommet de l’affiche, ce n’est pas simple. Sauf à maîtriser la lévitation. Gare aux déconvenues !
Pendant ce temps, la gauche, celle qui est au pouvoir, n’arrête pas de se suicider à chaque coin de rue. À croire qu’elle a détesté violemment le pouvoir qu’elle a exercé et qu’elle veut s’en débarrasser au plus vite. 2 017 pue fortement une odeur de 2002. La finale pourrait se jouer tranquillement entre soi. Droite extrême contre droite dure. Reste tout de même Emmanuel Macron. Le jeune homme est plein d’allant. Il tient des raisonnements bien charpentés. Notamment sur la nécessité de dépasser certains clivages et de décloisonner la société française. Il lui arrive aussi de proférer des idioties qu’on pourrait attribuer à l’air du temps qui veut que la France en tout temps et à toute époque ait été un modèle de vertu. François Fillon parle à nouveau de repentance. Il paraît qu’électoralement c’est porteur. Au diable donc la rectitude et l’honnêteté intellectuelles. Nous sommes en période électorale. La colonisation aurait eu selon Emmanuel Macron des aspects négatifs et des aspects positifs. Ce n’est pas tout à fait François Fillon, rendu fier par le fait que la France ait fait partager sa culture à l’Afrique et à l’Asie. Est-ce vraiment un sujet qui peut s’enrichir de nuances ? Ainsi va la politique au niveau national.
En Guadeloupe ce sont toujours les soubresauts enregistrés à la Chambre de commerce et d’industrie des îles de Guadeloupe qui voudraient nous tenir lieu de sujet public. Même s’il est de bon ton que chacun y défende ses intérêts, il n’est pas sûr du tout que tout ce remue-ménage insipide suscite de la part du Guadeloupéen une attention particulière. Le jeu auquel se livrent les différents protagonistes de la Chambre de commerce peut continuer aussi longtemps qu’ils le veulent. Pourvu qu’il se poursuive en vase clos. Nous ne nous en ferons pas l’écho.
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